Yoga et Sports. 2 - Au service de l’athlète…
Extrait du bulletin de la Fédération Française de Ski. Professeur de hatha-yoga, Eva Ruchaul initia à cette discipline l’équipe de France entraînée par Honoré Bonnet de 1959 à 1968. Il eut sous sa coupe les champions olympiques de 1968, Jean-Claude Killy, Marielle et Christine Goitschel, ainsi que Guy Perillat, François Bonlieu, Isabelle mir, Annie Famose... aussi médaillés :
- Eva Ruchpaul, Montréal, 1974 -
« Tout dépassement, intellectuel ou physique, suppose un entraînement spécial de plus ou moins longue durée ? Que ce soit en sports de compétition ou en matière d’examen ou de concours, plus l’apprenti se spécialise, plus il est intimement persuadé de la précarité de sa situation : tout l’édifice de sa spécialité repose sur la base plus ou moins stable de son équilibre personnel, substrat obscur et pourtant fondamental dont personne ne s’occupe. C’est ce patrimoine humain que l’Hindou voulait cultiver avant tout, faisant de la psychosomatique préventive, il affirmait alors le dépassement comme une suite normale et contrôlée.
Si nous voulons que le Hatha-Yoga serve une spécialisation, il faut le prendre dans son acceptation complète et dans le but initial : c’est une magistral tranquillisant, une occasion d’harmonie toujours renouvelée, un tonifiant de l’organisme entier. Il doit être pris à part de l’entraînement spécial…
En revenant vers un domaine plus pratique, on pourra conclure, dans la recherche de l’efficacité, que dans un entretien courant, une séance de yoga hebdomadaire est un rythme bénéfique, deux séances à la rigueur, pour améliorer une recherche de performance dans une autre matière, sont amplement suffisant. »
Eva Ruchpaul valorise la séance comme un moment unique et privilégié. On s’y prépare, on prend son temps. La qualité des postures priment sur leur difficulté. On ne les répète pas (on ne fait pas de brouillon, on n’a qu’une chance de les réaliser, on se programme en fonction de sa préparation, on écoute son corps...). En cela, les postures ont un impact et un but bien différents de la pratique habituelle qui utilise le plus souvent la répétition et force le corps, souvent dans la douleur, pour obtenir des résultats mesurables et spectaculaires. C’est un moment qui peut au prime abord décontenancer l’athlète car, il n’y a alors aucune compétition, ni avec soi, ni avec les autres. La séance vise, elle, à affiner ses sensations intérieures. La souplesse qui en résulte n’est pas un objectif mais la conséquence de ce dialogue intérieur. On se rappellera aussi que ce qui se gagne vite, se perd aussi vite et ce qui se gagne lentement, se perd aussi lentement...