Cannes : petit tour de l’île Saint-Honorat... à la nage.

Par une belle journée de ce début d’automne, deux Bé-Baie Nageurs démontrent la relative facilité de l’opération.

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Profitant d’une arrière saison particulièrement ensoleillée, Alain et Michel s’étaient lancés un petit défi, nager autour de l’île Saint-Honorat, avec lunettes et palmes de piscine, sans trop trainer mais en prenant le temps tout de même d’apprécier les fonds marins. Départ du quai… Saint Pierre, signe prémonitoire sans doute d’un voyage initiatique. La navette de la compagnie Planaria, la seule compagnie autorisée, les conduisit en une petite demi-heure au débarcadère de l’île de ces moines guerriers qui luttèrent contre les invasions sarrasines, il y a de cela un millier d’années… Les nuages côtiers s’étant dispersés, le sentier les conduisit rapidement au port abri des moines. De dimensions très modestes, une vertu dans ce contexte, ce fut leur point de départ et, une heure et quelques secondes plus tard, d’arrivée.

Ciel bleu donc, de l’eau à 23°, transparente et calme à souhait, seulement une dizaine de bateaux de plaisance stationnant entre Saint-Honorat et l’île voisine, plus grande, de Sainte-Marguerite ce qui est, il faut bien l’avouer, tout à fait exceptionnel tant le site est prisé. Il n’est pas encore dix heures lorsque nos deux aventuriers se plongent avec humilité, une qualité de mise ici, dans l’onde claire. Plusieurs patchs de sable sur des fonds rocheux, des prairies de posidonies généreuses, quelques bancs de poissons… minuscules mais pas d’oursins si nombreux il y encore deux décennies. Direction l’ilot Saint-Féreol, à l’est, passage à fleur de rochers entre les deux terres pour découvrir le monastère fortifié qui se découpe à la lisère de la pinède, les pieds fermement posés sur les rochers calcaires recouverts en partie par un épais tapis d’algues sèches. Attentifs, des goélands et des cormorans veillent.

Quel plaisir pour les nageurs solitaires de passer au plus près de l’édifice chargée d’Histoire et si photogénique… Ils l’observent lorsqu’ils respirent à droite. À gauche, c’est le grand large. Une vingtaine de minutes plus tard, virage à angle aigu. Ils longent ensuite le versant nord de l’île. Une surprise les attend, un bombardier d’eau est à l’exercice dans l’étroit chenal, dit du plateau du Milieu. Il déverse, vers des cibles imaginaires, des gerbes d’eau, provoquant au passage de magnifiques arcs-en-ciel… Les deux nageurs-compères passent ensuite devant le restaurant La Tonnelle et le débarcadère, pour retrouver leur point de départ.

- Même pas fatigués ! avoueront-ils avec la modestie nécessaire… D’où l’idée de refaire le parcours en groupe avant d’envisager un nouveau défi, le tour de l’île Sainte-Marguerite par exemple. Mais cette fois, il leur faudra nager plus de deux heures pour effectuer le périple à la même allure. Apparemment, c’est dans leurs cordes ainsi que celles de leurs camarades, membres de la société discrète et informelle des Bé-Baie Nageurs de la rade cannoise.

Postscriptum : merci à Louise et à Romain chargés, à terre, de leur sécurité, de la logistique et du reportage photographique…

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