Canada. La tournée des phares de Terre Neuve…

Leur présence dans le paysage est indissociable de l’histoire récente de cette province très maritime. Ils font partie de la vie des marins depuis le 19e siècle. Ce ne sont pas de simples témoignages mais parfois de véritables musées.


Anne-Marie Thomas nous conduit vers plusieurs d’entre eux dans l’espoir de nous donner l’envie de les visiter. A commencer par le phare de Cap Spear, à seulement 16 km (moins d’une demie-heure) de la capitale. Il conduit, non loin de là, au point le plus à l’est du Canada et du continent américain. Inauguré en 1836, c’est aussi le plus ancien phare de Terre-Neuve et Labrador encore debout. Sur ce lieu historique on trouve le phare proprement dit, tout en blanc qui se dresse fièrement face à l’océan et non loin de là, son annexe.


- Cap Spear, Terre-Neuve -


- Cap Spear, Terre-Neuve -

La balade continue, avec à 305 km au nord de Saint John, le phare de Cap Bonavista. Il se situe sur une avancée de terre. Un lieu sauvage s’il en est. Aussi celui sans doute le plus photographié de la Province. On peut encore grimper dans la tour de pierre et trouver au sommet le même feu catoptrique qui était utilisé dans les années 1800. Il n’est pas rare d’observer des baleines, des icebergs et des macareux.


- Cap Bonnavista, Terre-Neuve -

Dans le golfe du Saint Laurent, à 707 km de la capitale, se trouve Lobster Cove Head. Petite perle qui offre une magnifique vue et un musée d’histoire régionale digne d’intérêt. De plus, il y a une belle présentation sur les plantes médicinales locales. Les visiteurs tardifs peuvent apprécier des couchers de soleil somptueux.


- Lobster Gove Head, Terre-Neuve -

Plus au sud, 160 km plus bas, le phare de Pointe Riche, se situe sur un promontoire accidenté formant une presqu'île située sur la côte occidentale de la péninsule d'Avalon. Il se caractérise par  sa conception typique des premiers phares, sa fonctionnalité et la qualité de l’exécution : le volume hexagonal de la tour avec le fût qui se termine par un léger évasement à la base de l’imposante lanterne qui coiffe le tout, sa charpente en bois, la combinaison saisissante du rouge et du blanc qui fait ressortir la séparation entre la base, le fût et la lanterne.


- Pointe Riche, Terre-Neuve -

S’il l’on continue à suivre le pourtour de l’île, il va valoir rouler plus de six heures pour découvrir le phare de Rose Blanche. Il se trouve dans la petite communauté côtière de Rose Blanche-Harbour le Cou. Son nom est dû aux rochers de quartz blanc sur lequel il est installé. Leur couleur les rendait très visible pour les pêcheurs de morues français quand ils ont abordé la côte au début des années 1700. Les premiers colons se sont probablement installés, eux, vers 1810. Ils ont d’abord bâti un port à l'abri des intempéries avant de construire le premier phare de ce qui allait devenir la Province de Terre-Neuve. Un point de repère vital pour les navires qui jusque-là, prenaient de gros risques à longer ces rivages dentelés et traîtres pour la navigation. Au cours des siècles, le nombre des naufrages reste incalculable.





- phare de Rose Blanche, Terre-Neuve
photos (c) Anne-Marie Thomas -

Le choix de ces phares fut arbitraire et dicté par les caprices de la météo et les conseils recueillis lors d’un voyage en camping car. La topographie de la Province de Terre-Neuve et le développement de la pêche avaient été les éléments moteurs pour construire ces vigies dont l’utilité n’est pas à démonter. Ils restent pour les visiteurs, des points de vues grandioses où la nature sauvage a rendez-vous avec l’histoire d’un pays...