Nessim Gaon, propriétaire du Noga Hilton avait jusqu'à présent sauver les meubles et retarder les échéances grâce à des conseils et à des avocats de haut-vol. Jean Rouch, un proche, s'était bien porté acquéreur du palace mis aux enchères publiques, mais n'avait jamais finalisé son achat.

Lors de la dernière vente, le Noga a été finalement racheté pour 84,5 millions d'euros par Jesta Capital, un fonds immobilier canadien. Les employés de l'hôtel sont dans l'expectative quant aux conséquences de ce changement, bien qu'à priori, le long bail accordé par Nessim Gaon à la société hôtelière Hilton, offre une garantie de continuité. Mais les contrats peuvent se rompre, pour peu qu'on y mette le prix.

Les responsables du Casino des Princes, les commerçants de la galerie commerciale du Noga, le directeur du Théâtre Noga Croisette, sont eux aussi attentifs à l'évolution de ce dossier. Itou la municipalité cannoise qui se dit prête à vendre le terrain sur lequel a été construit le palace et dont elle est propriétaire. Tous ont été surpris de la rapidité avec laquelle les nouveaux acquéreurs ont pris leurs marques. Premier acte, le changement de l'enseigne. Désormais, le bâtiment portera le prénom de la fille de l'acheteur : Stéphanie. Il ne devrait pas tarder à s'inscrire en lettres d'or sur la façade du Palais. Palace, palais, clin d'œil peut-être involontaire, sur l'historique Palais des Festivals construit sur cet emplacement. Palace, palais, clin d'œil peut-être volontaire sur une période bénie de la Côte d'Azur : la Belle Epoque.

Le directeur du Théâtre Noga Croisette, Bernard Sevege, veut rester serein. Après une période de rodage, son théâtre est arrivé à l'équilibre financier et la diversité de sa programmation a su fidéliser le public cannois. Il avait cédé en juin dernier, les parts de la société Prothéa qu'il avait créée avec NHC ( Noga Hilton Cannes ) à cette dernière. Il reste directeur du théâtre au moins jusqu'en janvier prochain.

Une page se tourne, vitesse grand V. Nouvelle enseigne, investissements importants annoncés qui donneront une nouvelle vie à l'ex Noga que son créateur n'avait plus les moyens de maintenir au niveau d'un palace.

En attendant, la réceptionniste de l'hôtel répond : ici Hilton Cannes, bonjour !