Un littoral en perpétuelle évolution…

Que ce soit la Côte d’Azur et la Côte d’Opale, la Côte d’Argent et la Côte Vermeille, soumises aux changements climatiques et au climat tout court, leur rivage est soumis à des changements inéluctables. Alors que s’annonce un été très chaud, les questions de l’élévation du niveau de la mer et de l’érosion côtière nterpellent. La récente vidéo d’un impressionnant glissement de terrain en Suède qui a emporté huit maisons, vient, s’il le fallait, confirmer l’évolution des rivages naturels comme ceux modifiés par l’homme (ports, marinas, plages artificielles, digues...).



- Antibes, La Garoupe -


Le groupe de réflexion « La Fabrique écologique » a récemment alerté sur la nécessité d’adapter notre gestion du littoral dans ce contexte de changement climatique. Alors que les élus des communes littorales s’apprêtent à accueillir du public et à relancer pour partie leurs activités, le « Cerema » (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) accompagne les collectivités littorales pour prévenir les risques et adapter leur urbanisme.

En plus de la mise en péril du patrimoine naturel, le recul du trait de côte toucherait entre 5 000 et 50 000 logements d’ici à 2100 et générerait des coûts de 1 à 8 milliards € selon les estimations. Anticiper, prévenir, s’adapter... autant d’enjeux pour les collectivités territoriales concernées. Le Cerema préconise une approche de gestion intégrée du littoral, croisant plusieurs stratégies : stratégie pour la mer et le littoral, de gestion du trait de côte, de création et de gestion des aires marines protégées, pour la biodiversité, pour un urbanisme littoral…

L’Association des élus du littoral et le Cerema lancent un appel à partenaires pour développer, expérimenter et valoriser des démarches intégrées d’aménagement du littoral. L’objectif est d’accompagner dans la durée les démarche de collectivités territoriales et groupements de collectivités désireuses de répondre aux problématiques locales et de dégager des solutions concrètes. La contractualisation est prévue en juillet 2020, pour réaliser les études de la mi 2020 à la mi-2022.

Le Cerema pilote également un projet de recherche de télédétection par drone du trait de côte, le projet « Télédétact ». Son objectif est de développer des outils permettant de suivre l’érosion du littoral, d’en comprendre l’ensemble des phénomènes, et de proposer une première quantification. Télédetact est porté et financé par la Région Normandie. Des photographies aériennes réalisées par un drone deux à trois fois par an permettent d’établir des modèles numériques de terrain pour chaque campagne, et de les comparer pour quantifier les volumes de sédiments accumulés et érodés.



- Cagnes-sur-mer -


Les plages de sable ou de galets vont bientôt retrouver des usagers. C’est l’occasion ou jamais de joindre l’utile à l’agréable tout en respectant les consignes de sécurité. Le Cerema propose « Rivages », une application smartphone Androïd téléchargeable gratuitement sur Google Play Store. Elle permet au grand public d’étoffer la base de données de relevés du trait de côte en réalisant ses propres relevés de la limite entre la mer et la terre. Via l’application, en marchant au bord de la mer ou au pied des dunes, le contributeur enregistre la trace GPS de son smartphone. Ces données sont ensuite transmises au Cerema, qui les traite de manière sécurisée, et les partage sur la plateforme Géolittoral. Rivages permet ainsi de constituer une base de données de relevés du trait de côte à grande échelle, utilisée afin de déterminer si le littoral avance, recule ou reste stable. En impliquant le grand public dans la surveillance du littoral, Rivages joue aussi un rôle en matière de sensibilisation aux problématiques liées au littoral telles que l’érosion et la protection de cet espace.