Tecate. Le retour dans la plaine…

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Catégorie Geste et pensée...

(suite)

Sur le sentier du retour, la montagne s’était mise devant le soleil… à moins que ce ne soit le contraire... Mais, dans son ombre tout était pourtant bien clair. Vous marchez, les narines écartées pour mieux respirer. Tiède était l’odeur qui venait de la terre. Vous progressez contre le vent. A un détour, un couple de lièvres batifolait. Vous vous figez et assistez plusieurs minutes à leurs jeux. Totalement absorbés, les oreilles pourtant dressés, ils mirent longtemps à remarquer votre présence qui déclencha leur fuite. Ils disparurent en quelques bonds.

Plus bas, le chemin s’élargissait et la pente devenait plus douce. L’envie vous prit de précipiter le pas. Vous courrez maintenant, tout occupé à coordonner vos gestes et votre respiration. Vos pieds captaient la chaleur du sol qui avait eu le temps de se réchauffer. Ayant trouvé le rythme le plus économique, vous le laissez vous guider. Votre regard se portait alors vers un dégradé de bleus, du plus foncé au plus pâle, que les montagnes dessinaient. Une petite côte vous rappelait à la réalité. Changement de rythme, changement de pas, changement de respiration aussi. La foulée se raccourcissait. Il fallait dérouler la cheville un peu plus vers l’arrière et avec plus de force. Le souffle était plus court, le cœur s’accélérait. L’air était devenu plus chaud, et curieusement, les bruits plus rares.

Vous vous rapprochez de l’ashram, sorte de ranch où le bois et son odeur dominaient. La dernière côte avalée, vous découvrez les champs de vignes qui, au sud, le délimitaient. Bientôt, vous suivait le cours donné par ce professeur indien. Les gestes lents et précis allaient succéder aux exercices respiratoires. Ensuite le yeux fermés, vous vous laisser bercer par la voix apaisante. Le corps était reposé, le bourdonnement des pensées calmé. Après un dernier étirement, vous vous asseyez, les jambes croisées. Les élèves se levaient, remerciaient le maître et se dispersaient.