Billet d’humeur. Le stade, lieu de tous les excès…
par Guy Bezzina,libre penseur.
- Dortmund, tribunes sud, photo Pascal Philippe, wikipedia -
Les sentiments généreux manifestés à l’égard de l’étranger pourraient faire croire que les notions restrictives de patrie, de nation, de peuple français voire de nationalisme se sont dissoutes dans les nouveaux concepts d’ « Europe » ou de « mondialisation »…
Combien ne se déclarent-ils pas « citoyens du monde », effaçant d’un trait de mépris un vieux sentiment d’appartenance à un pays, avec ses frontières, ses coutumes et son histoire… Les frontières ne deviendraient que des fictions allègrement effacées par les migrations des plus jeunes vers des contrées prometteuses ou des pauvres vers des pays moins misérables.
Et s’il advient quelque retardé pour brandir encore les valeurs de patriotisme et rejeter les idées de solidarité, d’accueil des étrangers et de mixité religieuse, ethnique et sociale, il serait catalogué à l’une des extrémités infréquentables. Sauf sur les stades de football !
Dans ce lieu de tous les défoulements, le naturel revient au galop ! La Marseillaise est chanté à tue-tête, les visages se peinturlurent des couleurs nationales, les drapeaux tricolores sont brandis, le bleu horizon suscite des tachycardies, l’objectif est de « battre « les adversaires et le jet d’un ballon dans des filets provoque des hystéries de pleurs ou de joie, d’embrassades ou de colère… On parle de victoire ou de défaite comme on parle de guerre. Et si les dieux du stade sont avec nous, les klaxons et les cris laisseront la France éveillée jusqu’aux petites heures du jour.
A ceux qui craignent que les Français ne perdent leur identité et leur chauvinisme dans le bouillon européen ou mondial, je leur conseille de regarder un match de foot ou de rugby. Ils y verront des citoyens du monde coiffés d’une perruque tricolore ou d’un béret basque et aphones d’avoir hurlé « Allez la France » « Allez les bleus ». Et si la France gagnait la coupe du monde, on pourrait craindre un infarctus national ! Quand je dis France, je ne parle pas de 60 millions de Français mais de 60 millions de footballeurs dont la majorité n’a jamais traversé un stade !
Guy Bezzina