Démissions dans la tech : on ne fera pas marche arrière...
La récente vague de démission qui a touché la tech conduit à se demander si elle n’aurait pas pu être évitée. Ce phénomène, débuté aux États-Unis, confirme qu’il est indispensable d'adopter de nouveaux modes de collaboration pour attirer et garder les talents. Le salaire ne peut plus être l’unique avantage pour l’employé. Benoît Bachellerie, décrypte le phénomène :
« Savoir s’adapter. La 'Grande Démission' de 2021 aux États-Unis, aurait-elle pu être évitée ? Il est très probable que la réponse soit oui. Les collaborateurs allaient forcément réclamer davantage de flexibilité, au fur et à mesure que les progrès technologiques favorisaient le travail à distance. C'était inévitable. Si les entreprises avaient tenu compte plus tôt de ce désir de souplesse, la « Grande Démission » aurait peut-être été moins importante. Aujourd’hui, les entreprises sont confrontées à un dilemme : s'adapter et conserver leurs équipes ou refuser la transformation du monde professionnel et courir le risque de perdre leurs meilleurs collaborateurs. L'une des leçons que nous pouvons tous tirer du nouveau visage de la collaboration, est que les équipes savent où et comment elles travaillent le mieux. Il suffirait de leur faire confiance et de leur octroyer l’autonomie et la responsabilité nécessaires pour les accompagner dans ce changement.
Là où certains apprécient la dynamique sociale d’un bureau, avec la possibilité de décompresser entre collègues devant la machine à café ; d’autres préfèrent jouir de la flexibilité de choisir l’environnement de travail. Que ce soit au bureau, à la maison ou dans un espace de co-working, les collaborateurs ont tous essayé les différents lieux avant de pouvoir émettre une préférence.
Une personne sur quatre dit être prête à quitter son emploi, si le télétravail (ou travail hybride) n’était plus permis, d’après les résultats d’une récente enquête Ivanti. Une donnée inquiétante que les chefs d'entreprise doivent prendre en compte ! À l’échelle de la France, il faut comprendre que les employés ne se retrouvent plus dans le schéma traditionnel « métro-boulot-dodo » ou « vélo-boulot-dodo », et pourraient quitter leur emploi. Réticentes au départ, de nombreuses entreprises commencent à se faire à l'idée que le passage au télétravail doit permettre une transition vers l’Everywhere Work, ou travail sans frontière physique.
Une chose est certaine : offrir une alternative au travail « sur site » est devenu un argument décisif au moment de recruter. Cependant, tout n’est pas parfait dans cette nouvelle organisation : elle n’offre pas la stabilité d’un bureau où chacun a son poste, où tout le monde se côtoie physiquement, déjeune à la même cantine ou se retrouve à la même machine à café. A dire vrai, le lieu de travail n'a jamais été le même pour tout le monde. Pour autant, placer plusieurs personnes dans un même environnement ne signifie pas qu'elles partageront la même expérience. La politique interne, la hiérarchie, et les différentes relations interpersonnelles ont toujours pesé dans la balance. Lorsque l'on parle de l'expérience des collaborateurs ou de DEX (Digital Employee Experience), il y a un point qu'il ne faut cependant pas perdre de vue : les technologies fournies doivent faciliter la collaboration, mais aussi renforcer la sécurité. Cet équilibre délicat ne doit pas être sous-estimé.
Si le passage à l'Everywhere Work apporte de nombreux avantages, il est essentiel de transformer l'infrastructure de sécurité. Les collaborateurs ne travaillent plus exclusivement depuis les périphériques fournis par l'entreprise sur un réseau local. Le BYOD ou Bring Your Own Device, soit la possibilité de travailler sur son propre périphérique, est maintenant ancré dans les mœurs. Plus l’employé pourra recourir à son matériel personnel, plus il y aura de moyens d’accès à l’entreprise. L'Everywhere Work dans sa dimension RH peut être perçu comme une avancée, mais cela requiert des solutions de cybersécurité permettant de facilement découvrir, gérer, sécuriser les périphériques, où qu'ils se trouvent. »
Benoît Bachellerie - VP sales EMEA South Ivanti