Cannes. Le temps retrouvé…
Ce livre publié en 1996 est signé par Marcel Carlini, un amoureux de cette ville attachante mais qui bien sûr ne ressemble en rien à ce qu’elle était il y a un siècle et des poussières… Nostalgiquement vôtre !
Cet ouvrage est rangé sur mes étagères est un trésor et je le consulte à l’occasion. Son auteur, Marcel Carlini, est un antiquaire et un collectionneur impénitent… Son attachement à la ville de Cannes est évident et se manifeste par ce livre qui nous présente des documents précieux et rares. Tous ceux qui s’intéressent au passé de la ville et par extension à la Côte d’Azur, apprécieront.
« Pendant des siècles, Cannes ne fut qu'une humble bourgade de pêcheurs, petit abri côtier perdu au milieu des marais envahis de... cannes et de bambous. C'est en 1834 que Lord Brougham qui, devant se rendre à Nice, ne put franchir le Var se trouva… coincer à Cannes. Enthousiasmé et séduit par le site, il décida de s'y faire construire une villa, dans laquelle il s'installa chaque année pendant trente quatre ans, entraînant à sa suite toute l’aristocratie anglaise. Le mythe de Cannes était né !
Mondialement
reconnus sont aujourd'hui ses festivals, ses palaces, sa Croisette
et son immuable Suquet. Le luxe, le raffinement, la
séduction, restent les atouts majeurs de la plus prestigieuse
station de la Côte d'Azur... »
Une
iconographie surprenante, un rappel de faits connus par certains
connaisseurs, des documents inédits. Ainsi ce passage illustré sur
le Festival qui plaça rapidement la ville sur la carte du
monde de l’art, le 7ème en l’occurrence, du glamour et du
business aussi :
- La création du festival international du film de Cannes est en grande partie issue de l'idée et de l’œuvre de Philippe Erlanger. Après « la magouille » de la Mostra de Venise en 1938 où Hitler, faisant pression sur le Duce, fit primer le film documentaire « Les Dieux du Stade » (J.O. de Berlin de 1936), Erlanger, appuyé par M. Gendre du Grand Hôtel et par M. Filloux du Palm-Beach, arrive à persuader les autorités compétentes de la nécessité d'un festival international en France.
Notre ville est choisie. Le Casino Municipal devait servir de cadre à cette première manifestation et septembre 1939 était la date arrêtée pour l'ouverture officielle présidée par Louis Lumière. Hélas ! Elle n'aura pas lieu pour cause de guerre. « Les lettres de néon qui annonçaient la prochaine apothéose du Cinéma brillaient déjà au fronton du Casino. Puis la folie des hommes éteignit les lumières » dira Philippe Erlanger.
Mais l’idée
n'est pas abandonnée et le 20 septembre 1946, c’est
l'inauguration du Premier Festival au Casino. Un bouquet de
chefs-d’œuvre : "La bataille du rail" (R.
Clément),"Rome ville ouverte" (Rosselini), "Brève
rencontre" (D. Lean), "La Belle et la
Bête" (Cocteau),"La Symphonie Pastorale"
(S. Delanoy). C'est le succès. Le festival est lancé mais
un lieu mieux adapté s'avère indispensable. Le Palais sera
construit en lieu et place du Cercle Nautique en 1947 sous
la municipalité du Dr Picaud et ne sera réellement
achevé qu'en 1950 -
Ainsi s’écrit l’Histoire !