Les œuvres de Nicolas Eekman aux cimaises du musée de Flandre…

Catégorie Les Arts au soleil

Depuis 2010 et sa réouverture, le musée départemental de Flandre ne cesse d’œuvrer à la redécouverte des peintres flamands oubliés. Alors que jusqu’à présent la part belle avait été donnée aux peintres du 17e siècle, cette année, c’est au début du 20e siècle que le musée s’attelle.


- Nicolas Eekman, Le Quatuor de la zone, 1945 -


L’exposition « Le Monde fabuleux de Nicolas Eekman », réalisée en collaboration avec Emmanuel Bréon conservateur en chef du patrimoine et co-commissaire, est née de deux donations reçues par le musée en 2020 et 2023, consenties par la fille de l’artiste, Luce Eekman, afin de mettre en valeur l’Œuvre de son père. Elle a également entrepris cette démarche généreuse auprès d’autres musées de la région, comme le musée d’Art et d’Industrie André Diligent la Piscine à Roubaix ou le musée de l’Estampe et du dessin original de Gravelines. 

« C’est son activité de peintre qui est aujourd’hui mise à l’honneur. Nicolas Eekman va tisser tout au long de sa vie des liens avec les maîtres de la peinture flamande qui l’ont précédé. Il va d’abord user d’une même technique. À l’heure où les artistes choisissent de peindre sur des matériaux modernes comme le carton ou le médium, il optera pour le panneau de bois qu’il préparera avec le même soin qu’apportaient les frères Van Eyck à leur support. Comme eux, il utilisera la peinture à l’huile et l’appliquera sous forme de glacis. C’est ensuite l’univers truculent de Hieronymus Bosch et Pieter Bruegel l’Ancien qu’il va réinterpréter, dans une peinture fantastique où il réutilise leurs motifs ou leurs compositions. Créant des ponts entre art ancien et moderne, à l’instar du musée, le monde fabuleux de Nicolas Eekman mérite toute notre attention. » précise Cécile Laffon  co-commissaire de l’expo.

Ami des artistes d’avant-garde, tels que Piet Mondrian ou Max Ernst, Nicolas Eekman avait pourtant choisi une autre voie, aux antipodes de l’abstraction, celle du réalisme et du figuratif. Né à Bruxelles dans la demeure de Victor Hugo, il fut traversé par de multiples influences. Il trouve refuge en 1914 à Nuenen aux Pays-Bas chez le pasteur Bart de Ligt, dans le presbytère qui avait accueilli quelques années auparavant Vincent van Gogh. Ce séjour sera pour lui l’occasion de marcher dans les pas de son célèbre aïeul et de parfaire son apprentissage. Des expériences expressionnistes aux tentatives cubistes, Nicolas Eekman prend, après la Seconde Guerre mondiale, un chemin très personnel, en dehors des sentiers artistiques de l’époque.



- Nicolas Eekman, Cavalcade,1965 -


MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE FLANDRE
26 Grand’Place
59670 Cassel
tél. 03 59 73 45 60