Depuis son ouverture en 2010, les Jardins du Musée International de la Parfumerie à Mouans-Sartoux sont devenus un lieu où l'art contemporain se marie harmonieusement avec la flore et la faune environnante. Chaque année, un artiste contemporain est t invité à exposer ses œuvres.

Cette année, se sont trois œuvres du sculpteur du mouvement, Dominique Thévenin qui investissent l’espace (jusqu’au 3 novembre prochain). Né en 1955, Dominique a été formé dans l'atelier de ses parents puis à la villa Arson de Nice. Il a consacré sa vie d’artiste « à explorer les frontières de l'équilibre et du déséquilibre à travers des créations empreintes de poésie et de méditation. Dans un métal rugueux et brut, parfois agrémenté d'éléments organiques, il a su donné vie à des sculptures dont la simplicité apparente cache une profondeur insoupçonnée. » Cette présentation est un hommage à ce Grassois d’adoption - il décède 17 avril 2023 - et pour le public l’occasion de se familiariser avec son monde : 

« J’aimerais, explique Dominique, que les gens oublient la rigueur sidérurgique et trouvent simplement dans ma démarche la passion de la vie, la fragilité de l’instant, la fugacité d’un regard. L’acier en tant que tel ne m’intéresse que par les possibilités que j’y découvre chaque jour davantage ; le soumettre aux vibrations de la vie : tel est mon propos. »

« Dominique Thevenin fait flotter dans les airs de lourdes sculptures en fer. Cet aspect apparemment impossible se réalise dans ses objets : des piliers, des angles et des plaques d'acier se déplacent en apesanteur ou des objets éoliens en fer dansent librement dans le vent. » Il dérange nos références, nos certitudes de ce qui est lourd et de ce qui ne l’est pas... En fait, il déstabilise le spectateur et le force à remettre en cause ses perceptions les plus basiques et ses à-priori. Un souffle suffit à animer ses morceaux de métal pesant, brut de décoffrage et déjà rouillés. Dressés dans le vent ils n’ont alors plus leur poids et parfois, ils chantent…

• Une des pièces exposées « V. ... à fleur d'eau », créée à l’aube du 21e siècle, fait partie de son travail sur les Apodes, sculptures constituées de matériaux industriels récupérés qui, assemblés et posés en équilibre semblent se jouer de la gravité. Ces formes simples pouvant peser des centaines de kilos s'animent comme par magie, avec fluidité et élégance, tout en perturbant subtilement la perception de l'espace et la sensation de stabilité. Elle est composée de 17 éléments, acier rouillé et bois de châtaignier.

- Dominique Thevenin © Jean-Michel Sordello -