Marseille. Le sculptures de Germaine Richier se posent…
… dans la Friche de l’Escalette située à l’orée du Parc National des Calanques. Du 1er juillet au 1er septembre + le week-end de septembre.
- Germaine Richier,1953-1954 © C. Baraja E. Touchaleaume,
Galerie 54 & Friche de l'Escalette -
Cette année, c’est cette native de Montpellier (1902 - 1959), viscéralement attachée à la Méditerranée qui occupe cet espace qui, de ruine industrielle est devenue une salle d’exposition ouverte au quatre vents. Un lieu que le mistral anime avec une grande régularité. Un lieu qui respire les parfums de la garrigue et des pins parasols. Un lieu qui a une âme.
Les sculptures de Germaine Richier s’y sentent bien. En parfaite harmonie même. Ses intimes la surnommaient L'Ouragane du nom d'une de ses sculptures réalisée en 1949. Car, selon Bernard Heitz dans Telerama, 1996 : « derrière le paravent de ses bonnes manières, derrière son sourire de Joconde égarée dans un univers qui ne semblait pas être fait pour elle, Germaine Richier n'était que feu, tension, volcan toujours prêt à exploser. »
Avec Antoine Bourdelle, elle apprend la technique de la triangulation qui consiste à travailler sur le modèle vivant en marquant chacun des points osseux. À partir de ces repères qui indiquent la structure du squelette, des lignes quadrillent le corps. Cette division du corps par un réseau linéaire dense permet d'analyser la forme et de procéder en s'aidant de compas (hauteur et épaisseur) et de fil à plomb, à son report sur le modèle en terre sans études intermédiaires.
Germaine Richier conçoit ses œuvres pleines et complètes. Elle étire la terre, la superpose en couche, la malaxe et ensuite la déchire à l'aide d'outils à bout tranchant qu'elle appelle épées avec lesquelles elle coupe un plan, accentue un creux, dessine une ligne affirmant la direction d'une jambe ou d'un bras. Elle incise la surface de la matière pour y inclure des fragments et tracer des scarifications…
- Germaine Richier,1947 - photo Emmy Andriesse -
- La collection permanente d’œuvres modernes et contemporaines de la Friche de l’Escalette s’étoffe d’année en année. Les œuvres de Jean Amado, Richard Baquié, l’Atelier Baptiste & Jaïna, Héloïse Bariol, Parvine Curie, Marjolaine Dégremont, Myriam Mihindou, Costas Coulentianos, Gérard Lardeur, Vincent Scali, François Stahly, Gérard Traquandi, Pierre Tual, Adrien Vescovi, Luciano et Ivan Zanoni... et par Jean Prouvé pour l’architecture, émaillent le parcours de la visite. La Friche s’inscrit dorénavant dans le paysage culturel estival marseillais, permettant à un large public la découverte d’un patrimoine industriel remarquable conjuguée avec la visite d’expositions d’architectures légères et de sculptures.