Mexique. Un jour, dans les Chiapas…

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Catégorie Geste et pensée...

- 1972 -

Dès que vous sortiez de la voûte sombre des arbres, la lumière abondante vous éblouissait. Vous vous étonniez alors de vous être laissé soustraire à sa chaleur bénéfique. Ici, à cette altitude, l’ombre était synonyme de fraîcheur. L’ombre était encore présente sur une partie du pré, la rosée aussi. Vous marchiez nu pied, la moitié du corps dans la lumière, l’autre moitié frissonnant encore. 

Le calme que vous cherchiez en vain tout à l’heure vous envahissait. C’était bine différent que cet état  méditatif qu’on vous avez suggéré et qui, chaque fois que vous le recherchiez, s’éloignait à mesure que vous sembliez vous en rapprocher, vous rendant découragé et frustré. 

Vous vous asseyiez alors sur votre serviette et effectuiez une série de postures d’étirement dans lesquelles le contrôle de la respiration jouait un rôle important. Elles vous semblaient faciles aujourd’hui et se déroulaient de la plus naturelle des façons… sans même que vous vous sentiez obligé d’être en compétition avec les autres ou avec soi-même. Puis, les jambes croisées, les mains sur les genoux, le dos bien droit, vous tourniez la tête plusieurs fois. Les yeux sensibilisaient la lumière à travers les paupières closes. Vous respiriez lentement et profondément. 

Lorsque vous rouvriez les yeux, l’étang brillait, les conifères affichaient un vert sombre qui contrastait avec le vert pâle des érables dont une brise légère agitait les feuilles. Un insecte vint briser le silence. Plus près une agave vous montrait ses blessures. Et puis, en une fraction de seconde, tout repris sa place initiale et vos pensées aussi.