Parc national du Mercantour. Entre protection du Gypaète et tourisme de masse…

Le parc national comme l’ensemble des parcs nationaux et régionaux de France, subit la pression d’un public de plus en plus nombreux et pas toujours précautionneux et conscient des enjeux environnementaux. Cela ne l’empêche pas de fêter les 30 ans d'actions de réintroduction et de conservation du Gypaète barbu au sein du massif franco-italien Maritime Mercantour.


- réintroduction de Gypaètes, en compagnie d'Albert de Monaco
et du ministre Chantal Jouanno, 2009 -


C’est à Saint-Dalmas-le-Selvage et à Saint-Etienne-de-Tinée qu’est célébré cet anniversaire pour marquer le succès de la gestion et de la préservation de ce vautour si emblématique des Alpes. Trois décennies d’un minutieux travail, mobilisant de nombreux partenaires institutionnels,  professionnels, associatifs et privés. La plus belle des preuves de cette réussite est la naissance de 25 gypaètons sur le territoire du Mercantour depuis 30 ans.

L’implantation du Gypaète barbu reste très fragile et nécessite encore une surveillance importante. Le travail de préservation ne se limite pas qu’au Mercantour mais est mené à l’échelle européenne.  Depuis 1993, ce sont 291 oiseaux réintroduits dans l’arc alpin avec 47 couples cantonnés et 233 jeunes nés en nature. La tendance des effectifs est devenue favorable mais le statut de l’espèce demeure fragile du fait d’une reproduction aléatoire, d’une mortalité juvénile élevée et du devenir des jeunes jusqu'à l'âge adulte qui peut-être compromis à cause de nombreux risques, dont certains dus aux activités humaines.

Par ailleurs, comme l’année dernière, le Parc se prépare à affronter une situation de sécheresse importante. Les impacts sont nombreux sur la faune et sur la flore notamment pour les espèces qui font une partie de leur cycle de vie dans l’eau (amphibiens, libellules...). Ce qui peut donc entraîner des mortalités qu’il est difficile de prévoir. Par ailleurs ce manque d’eau impacte aussi les activités économiques, telles que le pastoralisme et le tourisme avec possiblement des restrictions en refuge.

Si une grande partie du réseau sentiers est rétabli en 2023, le Parc est à nouveau à pied d’œuvre pour offrir aux visiteurs des sentiers praticables et sécurisés. De nombreux travaux restent à réaliser. Plus d’un million d’euros sont encore nécessaires pour revenir à la normale. Pour la période 2023-2025, les besoins sont encore estimés à plus de 1,1 million d’euros afin d’atteindre l’objectif d’un retour à l’ouverture pérenne de tous les tronçons dans les 5 ans post-tempête.

Le Parc du Mercantour travaille toujours sur le ciel étoilé pour mettre en avant la pureté de son ciel nocturne. Avec le Label de Réserve Internationale de Ciel Etoilé, le parc et ses partenaires travaillent aussi bien sur de la mise en place d’actions concrètes avec les communes de ce territoire comme la rénovation de l’éclairage public, mais aussi sur la sensibilisation du public à la pollution lumineuse et à la découverte du monde nocturne.

A la fin du confinement, le Parc national du Mercantour a vu sa fréquentation augmenter et se modifier. L’ensemble des espaces naturels protégés en France ont d’ailleurs fait ce constat, avec parfois la venue de nombreux visiteurs peu sensibilisés aux bonnes pratiques et aux codes d’un espace naturel protégé. Peu à peu, la fréquentation « revient à la normale » malgré des présences qui restent très importantes lors de la haute saison.


- grotte de réintroduction des Gypaète, Roubions -