Nice. Le Musée National du Sport : de l’Antiquité à aujourd’hui...

Du 6 avril au 17 septembre 2023, le musée prend part à l’aventure des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, en invitant à découvrir l’exposition « Victoires », un dialogue inédit entre ses collections et les œuvres du musée du Louvre, qui, pour l’occasion, prête exceptionnellement vingt-huit œuvres issues de ses collections d’antiques, de sculptures des temps modernes et de peintures.




L’exposition « Victoires » est une plongée dans un univers hors-du-commun à travers les extraordinaires aventures de championnes et champions, les pièces emblématiques de récompense, les représentations autour de la fraternité, de l’égalité et de l’excellence. De Philippidès, le légendaire soldat de Marathon mort à Athènes en 490 av J.C., harassé après avoir porté la glorieuse nouvelle de la victoire de Miltiade sur les Perses, aux triomphes des Bleus de 1998 ou 2018 qui rassemblaient la nation tout entière autour d’un formidable élan populaire, chaque histoire contée met en lumière des émotions intenses, souvent contrastées, et le sens multiple de la consécration.

Cette exposition ne pouvait trouver un écrin plus significatif que le Musée National du Sport, à Nice, ville dont le nom grec Nikaia vient de Niké, la déesse de la victoire. Guerrière dans l’Antiquité, la jeune femme ailée récompensait aussi les athlètes lors des jeux et reste associée dans notre imaginaire collectif à la Paix, à la Liberté et à la Renommée que l’athlète contemporain, alliant beauté du corps et de l’âme, incarne à la suite du héros grec.

L'exposition propose une rencontre entre passé et présent, art ancien et sport à travers des valeurs universelles, avec un parcours articulé autour de trois étapes, sur plus de 500 m². Elle explore tous les motifs du corps hérité de l’antiquité qu’il soit sublimé ou au contraire déformé par les sacrifices. Dans la Grèce antique, l’éphèbe, jeune homme entraîné pour la guerre, participe également comme athlète aux concours sportifs dont les plus célèbres sont les JO. Les images de ces corps aux proportions parfaites ont traversé les siècles jusqu’à devenir le modèle de l’athlète moderne. 

La thématique de « la paix et de la liberté » est intrinsèque à ces compétitions sportives. Les anneaux des cinq continents et la flamme sont les symboles d’excellence, d’amitié et de respect qui président aux compétitions. Ces valeurs ont servi à dénoncer les inégalités et l’absence de liberté. Dans l’Antiquité, une trêve sacrée permettait aux athlètes de l’ensemble du monde grec de rejoindre le sanctuaire d’Olympie, interrompant momentanément les guerres incessantes entre cités grecques. Les JO modernes sont devenus au XXe siècle une tribune politique où les rivalités entre les États s’expriment mais les valeurs universelles de paix et de solidarité restent portées par chacun des athlètes.

Enfin, la renommée des athlètes fait la fierté de la cité antique comme celle des États contemporains. « La renommée » est considérée comme une « victoire sur l’oubli et la mort ». Les vainqueurs sont célébrés lors de cérémonies qui puisent leurs rituels dans l’histoire antique : jeux funéraires en l’honneur des morts illustres, défilés des vainqueurs de courses de chars. Elle conserve la mémoire d’un exploit éphémère et participe à la légende sportive. Elle accompagne aussi les vainqueurs après leur mort dont le saint chrétien est devenu, avec le héros antique, un nouveau modèle. Palmes, couronnes, trompettes et auréoles sont autant d’attributs qui célèbrent le guerrier, l’athlète ou le saint.