Mexique. Le Popocatepelt en ligne de mire…

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L'opération "je scanne mes pellicules" se poursuit. J’ai pu ainsi découvrir des photos prises en 1972, que je n'avais pas fait tiré car de bien trop mauvaise qualité. Mais les souvenirs sont là, bien vivants. Hier est si prés.



- au refuge -


Ainsi cette montée mémorable vers le Popocatepetl. Un volcan qu’on aperçoit de la capitale lorsque la pollution de l’air qui règne sur la ville est dispersée par le vent. Situé à 70km au sud-est de Mexico city, il plafonne à 5 452 mètres d'altitude. J’avais rencontré à Acapulco des ingénieurs allemands vivants à Mexico city (2240 mètres d'altitude). Ils m’avaient convaincu de me joindre à eux pour gravir ce sommet. Rendez-vous pris, un samedi en fin de journée. Nous nous retrouvâmes dans le quartier résidentiel de Lomas de Chapultepec. Comme promis, ils m’avaient apportés quelques vêtements chauds mais pas de gants et, comme chaussures de marche, des chaussures de ski à semelles plates… 

La marche d'approche se fait une nuit de pleine lune. Même pas besoin de lampe frontale tant elle est brillante. L’air sec et froid pique la gorge. Plus nous montons, plus chaque pas coûte et le cœur s’emballe. Au début, nous marchons sur un sol de cendre volcanique noire. Puis, ce sont des rochers qui s’imposent et que nous nous efforçons de contourner. Nous arrivons au refuge qui est à 4950 mètres d’altitude. Il est plein de Mexicains et nous avons du mal à trouver une place. 

Je me réveille, le souffle court d'une nuit brève et inconfortable. Le petit déjeuner frugal avalé, nous nous mettons en marche, les uns derrière les autres. Le sommet totalement enneigé du volcan semble proche. Il ne l’est pas, et, à cette altitude, chaque pas est gourmand en énergie, surtout lorsqu'on vient directement de l'altitude zéro. Transpercé par le froid et la fatigue, les mains gelées, je dois me rendre à l’évidence, malgré ma bonne condition physique, je n’atteindrais pas le sommet. Mon cœur bat la chamade et je me résous à laisser mes camarades continuer seuls.

De retour au refuge, je les attends, malgré tout satisfait de cette aventure improbable. Je me prépare un café de Olla, préparation à la cannelle et au sucre de canne. Mon corps me dit merci pour ce breuvage chaud et revigorant. Je suis seul et le paysage autour est immense, immobile, déconcertant. Au loin, cet autre volcan, l'Iztaccíhuatl, dont le nom vient du nahuatl « femme blanche », arrête le regard avec ses 5282 mètres de haut. Illusion optique, de là où je me trouve, il me semble être plus bas que là où je me trouve. Mon esprit est léger, je suis comme à la limite du monde connu. L’humanité et tous les conflits qu’elle engendre y sont absents. 



- le sommet enneigé du Popocatepelt -


- la montagne de la femme endormie -