L’habit ne fait pas le moine sinon ça se saurait...

Les soldes vestimentaires mais pas que, sont un des symptômes d’une civilisation mondialisée qui s’épuise à garder la tête hors de l’eau, prisonnière de ses propres diktats.




Avec des niveaux de production déconnectés des réels besoins vestimentaires des populations, l’industrie textile est devenue le véritable avatar d’un système de surproduction généralisé. Cette surproduction est dictée par les enseignes elles-mêmes  pour surpasser leurs concurrents, en proposant de plus en plus de choix de modèles de vêtements. Les Amis de la Terre mettre les points sur les i :

« Depuis 20 ans, en France, les quantités de vêtements mises en marché ont doublé pour atteindre 42 vêtements par habitant·e chaque année. À la démesure des volumes de production, s’ajoutent les impacts grandissants de l’industrie sur les droits humains, le climat et l’environnement. Travailleurs exploitées à l’autre bout du monde, émissions de gaz à effet de serre et pollution des sols et des eaux sont les marques bien visibles d’une industrie totalement dérégulée, dont les impacts sont concentrés dans les pays du Sud.

Cette course aux prix les plus bas, associée à une augmentation de la production, les mènent vers la rupture, en témoignent les plans sociaux et faillites qui s’accumulent dans le secteur. Face à cette fuite en avant, nos dirigeants manquent leur cible en misant seulement sur l’économie circulaire, sans questionner les quantités mises en marché. Si le recyclage et le réemploi sont utiles, à eux seuls, ils sont devenus la caution « greenwashing » d’une industrie cherchant à maintenir ses niveaux de production. Aujourd’hui, seulement 1 % du textile peut être réellement recyclé et bien que les capacités de réemploi et réparation augmentent, elles demeurent dérisoires face à la quantité de vêtements mis en marché.

Afin de répondre aux enjeux humains et environnementaux posés par l’industrie textile, ce sont des mesures d’encadrement et de limitation de la production qui doivent être prises. En parallèle, il faut inciter à la relocalisation d’une industrie historique en France. Cette note pose le constat d’un secteur textile nocif face auquel deux réponses doivent être mises en place : la relocalisation et la réduction de la production. »

[ce dossier sur la consommation effréné de nos ressources nous amène à nous poser des questions sur les mécanismes qui nous conduisent à des choix parfois suicidaires. Depuis bien longtemps, la prospérité économique est liée à la consommation. Une consommation au départ basée sur nos besoins essentiels. On le voit bien, nous n’en sommes plus là. Il s’agit de vendre tout et n’importe quoi avec des arguments et des manipulations tendant à nous faire croire qu’elle nous conduira sur le chemin du bonheur. Or, les philosophes nous l’ont dit, le plaisir de la possession est fugitif autant qu’il est addictif… Mais l’industrie et ses avatars ne se posent pas de limite. Le chiffre d’affaire est leur unique Graal...]