Côte d’Azur : La Codiv a les pieds dans l’eau…

ou le syndrome de Saint-Thomas.

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Si l’on se fit aux chiffres, le Coronavirus aime les Alpes Maritimes qui détient le record des cas et dont les capacités à traiter les malades les plus graves approchent de la saturation. La faute à pas de chance ou à des comportements à risque et des décisions qui prennent en compte la situation économique davantage que la situation sanitaire ?




Chacun y va de son argumentaire et trouve une justification aux choix qu’il préconise. Quoiqu’il en soit, les chiffres sont là et ils ne sont pas bons. Le département des Alpes-Maritimes fait figure de dernier de la classe. Les élus et les autorités ont leur part de responsabilités. De nombreux maires semblent peu désireux d’appliquer les règles à la lettre. Force est de constater qu’il y a très peu de contrôles et peu de pédagogie aussi. Ni dans les rues, ni dans les centres commerciaux. Ainsi celui du Leclerc de Rocheville Le Cannet. Déjà inquiété lors d’un précédent confinement, il avait été fermé pour quelques jours et rouvert après avoir mis en place un contrôle du nombre des entrées et le respect des gestes barrière. Ce n’était plus le cas ces jours-ci.

La police et la gendarmerie sont peu présentes sur le terrain. Ont-elles reçu des consignes pour se montrer aussi discrètes ? Il est clair que toutes les mesures prises indisposent une partie importante de la population et que personne ne veut un affrontement direct comme ce fut le cas aux Pays Bas et au Danemark par exemple.

Autre responsable de ce bilan alarmant, le public, c’est-à-dire chacun d’entre nous. Notre frilosité à accepter les contraintes est viscérale autant que culturelle. Et cela d’autant qu’elles concernent un danger invisible et à priori seulement une partie de la population, quoiqu’il semble que la situation évolue et touche de plus en plus de jeunes.

Ce qui peut paraître une anecdote illustre bien toutes les ambiguïtés que nous vivons. Elle concerne la fermeture très provisoire d’une classe de l’école élémentaire du Moulin Neuf à Biot. La mère d’une élève alertait la maîtresse de sa fille et la directrice de l’école que son mari avait contacté le variant sud-africain de la Covid. Furent bientôt mis au courant le maire de la commune et l’Assurance maladie. Toute la famille concernée s’était mis immédiatement en isolement comme indiqué par l’application AntiCovid. La fermeture de la classe semblait une évidence. Il fallut deux jours avant qu’elle soit effective et ne dura en fait que quelques heures. En effet, si la plupart des parents semblaient favorables à cette éventualité, beaucoup firent marche arrière invoquant des difficultés pour faire garder leurs enfants, tandis que d’autres ne voulaient pas priver leurs enfants du Carnaval organisé par l’école…

Il semblait pourtant clair que la fermeture de la classe était une exigence minimale et que les autorités se devaient de réagir avec célérité dans un souci de protéger la santé des élèves, du personnel et des familles. Il suffisait d’appliquer les consignes du ministère : cliquez ici

Cet incident pose problème car un tel retard à l’allumage voire un refus éventuel, ne pourrait-elle pas déboucher sur des dépôts de plainte pour mise en danger d’autrui, surtout si l’absence de mesures adéquates entraînaient des contaminations et des hospitalisations ?

Aujourd’hui l’actualité nous rattrape et nos inconséquences individuelles risquent de se concrétiser pour tous par de nouvelles mesures contraignantes : confinement total le week-end et l’interdiction d’entrer dans le département sans motif impérieux… En attendant on prend note de la frilosité de nombreux maires du département qui, à voix basse ou à voix haute, critiquent toute forme de confinement pour leurs concitoyens. « Ce n’est pas une solution souhaitable pour la population en général, comme plusieurs pans de l’économie et de la société, dont les activités sont à l’arrêt depuis plusieurs mois et qui sont durement impactés par les restrictions. » déclarait Jérôme Viaud, le maire de Grasse dans Nice-Matin. Seul Christian Estrosi à Nice semble avoir pris la mesure du danger, quitte à indisposer une partie de son électorat, le prix à payer de son courage politique.

Qui veut donc d'un reconfinement stricte comme le premier que nous avons vécu ? Ne levez pas tous la main en même temps !