Les régimes amaigrissants toujours aussi nocifs...
dans la plupart des cas.
L’association féminine présidée par Charlotte Casiraghi, Woman’s Institute of Monaco, a demandé à la diététicienne Séverine Olivie de faire le point sur le sujet. Une fois de plus il s’agit de mettre en garde les femmes et les... hommes, sur les risques liés aux régimes amaigrissants pratiqués sans précaution.
- le régime mentounasc, vous connaissez ?
Dans son introduction, Charlotte Olivie rappelle que si la minceur est érigée en modèle dans notre société, les régimes proposées à celles et ceux qui ne rentrent pas dans le moule, comportent de nombreux risques pour leur santé et leur intégrité physique et mentale. Extraits de sa contribution à ce phénomène qui pose problème :
Aujourd’hui, le culte du corps et de son image constitue un fait social et soumet l’individu aux canons de l’esthétique et de la normalisation du corps. La minceur voire la maigreur est érigée en modèle de beauté. Face à la demande, les pratiques d’amaigrissement se sont considérablement développées, le plus souvent sans suivi médical, et conduisant parfois à de graves excès. Par ailleurs, le surpoids et l’obésité, touchant respectivement 32 % et 15 % des personnes de plus de 18 ans en France, constituent un problème majeur de santé publique...
Un régime amaigrissant a pour principe d’établir un déficit énergétique (par rapport aux besoins de l’individu) par la diminution des apports alimentaires afin de perdre du poids. Ainsi tous les régimes hypocaloriques fonctionnent dès lors que les apports énergétiques sont inférieurs aux dépenses. Toutefois, si la réduction calorique est trop importante et/ou si le régime alimentaire n’est pas équilibré, le patient s’expose inévitablement à des déficits/inadéquations d'apports nutritionnels voire à des risques pour sa santé et une reprise de poids parfois plus sévère...
La diététicienne caractérise des principaux types de régimes et évalue leurs conséquences :
Des apports glucidiques très
faibles sont à l’origine d’adaptations métaboliques aux dépens des protéines
musculaires. De plus, la faible consommation de produits céréaliers et de
fruits induit un apport insuffisant en fibres (jusqu’à dix fois
inférieurs aux recommandations) à
l’origine de troubles digestifs transitoires. De façon répétée, un tel régime
constitue un facteur de risque colorectal.
Les régimes hyperprotéinés non hypocaloriques atteignent jusqu’à deux à trois
fois les apports nutritionnels conseillés en protéines. Par conséquent, un
bilan rénal préalable se justifie chez les sujets à risques d’insuffisance
rénale. Ces régimes apportent généralement un excès de sel, facteur d’élévation de la pression artérielle
et de risque de maladies cardiovasculaires.
Les régimes très hypocaloriques ne permettent pas de couvrir les besoins en
micronutriments. Ils altèrent le statut en fer et réduisent l’efficacité des
défenses vis-à-vis du stress oxydatif...
D’autres risques ont été identifiés pour les populations spécifiques, notamment dénutrition (personne âgée), troubles hormonaux (adolescente, sportif) et perturbations de la croissance (fœtus, enfant et adolescent). Ainsi, la perte de poids, si elle est marquée et rapide, peut favoriser la perte osseuse chez les femmes proches de la ménopause. La dépression et la perte de l’estime de soi sont des conséquences psychologiques fréquentes des échecs à répétition des régimes amaigrissants. Les perturbations psychologiques sont souvent à l'origine du "cercle vicieux" d'une reprise de poids, éventuellement plus sévère, à plus ou moins long terme...
L’adaptation du régime aux goûts et habitudes de la personne est importante pour assurer l’adhésion sur le long terme. La stratégie à adopter pour perdre du poids et maintenir son poids de forme durablement dans le respect de sa santé consiste à induire un déficit calorique modéré tout en maintenant un régime équilibré, diversifié et adapté à chaque individu. Les aliments "plaisirs" ne doivent pas être exclus mais gérés raisonnablement dans le cadre d’une alimentation santé...
Le principal facteur de stabilisation est le commencement d’une activité physique dès le début de la restriction calorique et son maintien après cette phase de restriction. Le retour au poids initial s'accompagne d'une récupération préférentielle de la masse grasse. La recherche de la perte de poids sans indication médicale formelle comporte des risques. Toute démarche de perte de poids nécessite une prise en charge spécialisée adaptée.
- Maïa Baudelaire, fondatrice de « I Love My Diet Coach », propose un accompagnement où la sagesse l’emporte sur les extravagances, loin des régimes à la mode...
NDLR : à l’aune de ces indications, là ou le candidat à l’amaigrissement devrait être capable de juger de la validité des conseils et des régimes qui lui sont proposés, mêmes ceux venant du corps médical. On a vu trop souvent certains de ses membres, soit par incompétence, soi par intérêt, se rendre complice de situations potentiellement... fâcheuses pour leur patient.