Pollution : la mer poubelle,
une habitude qui a la vie dure...
Cela fait des siècles, voire des millénaires, que l’habitude est prise de tout rejeter à la mer. Tous nos déchets s’y retrouvent un jour ou l’autre. Ils flottent, ils coulent, ils se mélangent en un cocktail dont les effets sont à retardement et dont nos descendants auront la surprise... Certains rejets sont visibles, d’autres non (ce sont parfois les plus toxiques), leur quantité et leurs caractéristiques synthétiques compliquent tout. Si pendant longtemps, les océans et les mers ont pu digérer nos effluents et nos débris en tout genre, c’est de moins en moins le cas. C’est la rançon de notre expansion démographique et de nos progrès technologiques. De nos modes de vie aussi basées sur toujours davantage de consommation pour assurer, sinon notre bonheur, du moins notre confort et notre prospérité... économique à courte ou, au mieux, à moyenne échéance. La Planète bleue en a ras le bol, elle dégueule nos saletés et, poissons et autres de ses habitants, ne nous dire pas merci !

- rochers dont la couleur trahit la pollution laissée par les hydrocarbures
- Cannes -
Certains « écolos » (que ce terme est
donc devenu péjoratif depuis que les politiques se le sont accaparés) et
environnementalistes, continuent à se battre contre les moulins à vent (pas
toujours des éoliennes). C’est grâce à eux que les boues de dragage des ports
de Loctudy et Plobannalec-Lesconil ne seront pas déchargées en mer. Petite
victoire certes, qui fera jurisprudence. Mises bout à bout, ces petites
victoires feront gagner, espérons-le, la guerre...
Ainsi, récemment,
le tribunal administratif de Rennes a annulé l'arrêté du préfet de juin 2011
autorisant le rejet en mer des
Les juges
ont suivi l’avis du rapporteur public et conclu à une insuffisance des
évaluations d'incidences environnementales concernant une zone classée Natura
2000, là où espèces et habitats d’espèces sous-marines sont abondants. Toute
opération de rejet en mer des vases issues du dragage des ports de Loctudy et
Lesconil est désormais interdite. Malheureusement, l'annulation n’intervient
qu’après l'achèvement des travaux de dragage au port de Loctudy, et à un moment
où l’opération est en cours à Lesconil. Jean-Luc Toullec, président de Bretagne
Vivante, en profite pour demander au Conseil Général du Finistère, qui vient
de démarrer la seconde phase des travaux dans le port de Lesconil, « de faire preuve de responsabilité en
suspendant l'opération et en ne procédant pas à de nouveaux clapages (rejet
massif en mer). »
Opposées
au « clapage » depuis le début, pour des raisons environnementales et
économiques, les associations concernées se félicitent de cette nouvelle qui doit remettre en cause les multiples
projets locaux en cours ou à venir (Saint–Gilles-Croix-de-Vie, Guadeloupe,
etc.). Le chantier reste conséquent : environ 35 millions de m³ de
sédiments sont extraits chaque année en France, dont 95% sont immergés !
Le dragage
et le rejet de boues et sédiments pollués conduisent à disperser des substances
polluées accumulées durant des années et/ou à rejeter des blocs vaseux qui
étouffent des habitats et espèces sous-marines. Ces opérations sont néfastes
pour l’environnement et il est donc impératif d’encadrer de façon à ce qu’elles
aient le moins d’incidences négatives sur l’environnement et imaginer des
scénarios sur les conséquences à long terme de ces pratiques.
Sur le dossier sensible et à rallonges des déchets que nous produisons, il n’y a pas de solutions miracles mais, incontestablement, il y a des solutions moins... mauvaises que d’autres.

- les coups de mer et courants rejettent sur le littoral quelques-uns de nos plus apparents déchets...
ici à Mandelieu La Napoule -