Ducasse annoncé à Cannes,

de nouvelles étoiles en perspective.


- le lieu choisi, près du Béal, en limite de Mandelieu -

Si la nouvelle est confirmée, qui s’en plaindra. Les étoiles vont et viennent dans le ciel cannois et pas simplement pour monter quelques marches sur un tapis rouge… Le Martinez a les siennes avec le chef Christian Sinicropi, digne légataire de Christian Willer. L’hôtel Majestic ne les annonce plus, depuis que Villa De Lys a fermé ses portes, bientôt transformé en vitrine pour Gucci. Son chef historique, Bruno Oger, toujours en poste pour le Groupe Barrière, a heureusement d’autres ambitions et devrait s’installer au Cannet.

Richard Neat est depuis longtemps parti, en 2003 je crois, sans avoir eu le temps de faire fructifier son talent, reconnu à Londres mais quasiment boudé square Mérimée. Le voilà maintenant, après une escapade réussie à Marrakech, voguant en solo vers le Costa Rica. Les étoiles de Francis Chauveau, datent. Il les avait largement méritées dans les cuisines de la Bette Otero, au 7ème ciel du Carlton intercontinental. Le brave est passé ensuite par Juan-les-pins avant de prendre sa retraite. Quant à Michel Bigot, il avait au Royal Gray, dans la lignée de Jacques Chibois, imposé une cuisine digne de son maître.

Donc, la venue d’Alain Ducasse parait être une bonne aubaine. Pourtant, le lieu présélectionné n’est pas évident. Plusieurs enseignes s’y sont succédées sans convaincre. On y a vu les héritiers de Denis Robin, le fondateur et longtemps animateur du restaurant légendaire de l’île Saint Honorat « Chez Frédéric », s’y casser les dents. D’autres y ont laissé des plumes. Il est de ces adresses qui semblent ne réussir à personne. Celle-là a certes des atouts.

Parkings, calme, du volume, un patio arboré, proche de Thales et de l’aéroport de Cannes-Mandelieu, cet ancien couvent peut faire illusion si des travaux importants sont entrepris. Mais son éloignement de la Croisette, son absence de vue alors qu’on est si près de la mer, peuvent se révéler des handicaps.

À cela on peut répliquer que Jacques Chibois, après s’être fait connaître au Gray d’Albion, a réussi la gageure de faire monter à Grasse sa clientèle et de la développer… et que le Moulin de Roger Vergé à Mougins, pas si bien placé que ça, a marqué l’histoire locale de la gastronomie.

Viendra-t-il, viendra-t-il pas ? Certains croisent les doigts, d’autres font des vœux. En ces temps, c’est de circonstance !