Quand les banques se montrent indiscrètes,
c'est parce que notre argent les intéresse… toujours.
Il fut un temps où certaines d'entre elles, une en particulier, proclamaient sans pudeur que notre argent les intéressait… Ne doutons pas qu'il les intéresse toujours. Disons même, de plus en plus si l'on en croit les campagnes de pub agressives et surtout la multiplication des sollicitations par lettre et par téléphone, techniques de marketing qui frisent parfois le harcèlement. Pas encore trop par courriel mais cela ne devrait pas tarder…
Il fut un temps où l'on traitait de nos petits soucis financiers au comptoir et où l'on ne nous demandait pas, par courrier, de remplir des demandes de renseignements dont le caractère confidentiel est évident. Qu'on nous demande notre numéro de téléphone à la maison, soit. Mais nous demander celui à notre travail, notre adresse Internet, ceux de nos portables, cela en devient incommodant, même si nous n'avons rien à cacher.
Là ne s'arrêtent pas d'ailleurs les demandes de renseignements. Sous prétexte "de mieux nous connaître", on nous demande de préciser notre situation familiale. Sommes-nous pacsé, veuf peut-être ? Combien avons-nous d'enfants à charge ? Quel est donc notre régime matrimonial, en séparation de biens, en communauté universelle ? A propos de notre profession : nous l'exerçons depuis quand au juste ? Et chez qui ? Dans la foulée, pourquoi ne pas nous demander aussi de donner le nom de notre éventuel employeur, la nature exacte de notre contrat, et pendant que nous y sommes son numéro de Siret…
Tel qu'on nous l'a demandé, surtout n'oublions pas de signer et de dater notre réponse - ne vous inquiétez pas, l'enveloppe est déjà payée. Elle fera foi… Les impôts ne nous en réclament pas plus et notre notaire n'en connaît pas davantage sur nous… Le fait de savoir que ces données, bien entendu, sont strictement confidentielles et "ne pourront être utilisées à d'autres fins qu'à l'amélioration de la qualité de service de notre banque", sont-elles propres à nous rassurer, à vous rassurer ?
Comme toujours, il est fortement conseillé, comme pour le moindre contrat d'assurance, de lire attentivement les lignes écrites au bas de la page, en caractères si petits qu'il faut prendre la loupe… On y apprend ainsi que, conformément à la loi, l'on dispose bien d'un droit à rectification…etc, etc…On apprend aussi que, "sauf opposition de notre part, les informations recueillies, pourront être utilisées par des entreprises dépendantes du groupe bancaire concerné, et/ou de ses sous-traitants, et/ou de ses prestataires"… ne doutons pas qu'elles le seront ! Cela fera autant d'occasions de voir consulter ces informations sensibles et de les voir peut-être détournées de leur but premier.
Au fait, quel est le but premier, en quoi ses infos intéressent-elles notre banque ? Sans être devin ou sorcier, on peut imaginer que ces renseignements qui nous cernent au plus près, permettront aux entreprises choisies, de nous proposer des tas de service, dont nous aurions, qui sait, oublié l'existence. La précision des éléments récoltés permettant d'aller rapidement à l'essentiel et de faire mouche. Une technique imparable… et dangereuse pour la cible que nous sommes devenus pour les marchands de biens…
Si l'on est un rien paranoïaque, il conviendrait d'être prudent et de réfléchir à deux fois avant de se "livrer" aussi intimement à sa banque…
Cette pratique autorisée devrait-elle le rester ? Ne faudrait-il pas obliger à ajouter, en caractère gras, un peu comme sur les paquets de cigarettes, au bas de ce genre d'enquête : dangereux pour votre liberté ?
- mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2007 - - info@pariscotedazur.fr -