Le oui à l'Europe.
Dans l'isoloir, les Français ont dit non à l'Europe mais, à les écouter, dans leur coeur, c'était oui qu'ils lui disaient. Chiméne, tu n'as rien vu venir !
Partisans du oui comme partisans du non, ils se tous ou presque proclamés les farouches défendeurs de l'Europe. Les uns se réclamant d'une Europe plus libérale, capable de prendre sa place sur le marché du commerce mondial, les autres réclamant une Dans Europe plus sociale sans vraiment savoir ce que cela impliquerait.
Dans cette foire d'empoigne on a vu côte à côte l'extrême droite voisiner avec l'extrême gauche, on a vu les grands pontes de la droite applaudissant les caciques de la gauche lorsqu'ils appelaient à voter dans le même sens, semblants inconscients du message brouillé qu'ils délivraient aux électeurs.
Doit-on s'étonner que cette cacophonie ait produit le résultat que l'on connaît ? Là n'est même pas le problème car on pouvait le prévoir, dans cette situation exceptionnelle, toute réponse serait mauvaise. Le oui comme le non allaient immanquablement amener leur lot de désillusions.
Le verdict est tombé, est-il si catastrophique que ça ? Si l'Europe n'avance pas, elle ne recule pas non plus, l'euro fonctionne, les échanges continuent de pays à pays. L'on découvrira bientôt que ce qu'affirmaient les "ouitistes" n'est pas totalement vrai, que ce tsunami électoral n'entraînera pas de catastrophe. Quant aux "nontistes", ils découvriront qu'ils n'ont pas voté pour le même non. Il y a le non qui plaide pour une Europe plus sociale mais qui n'ira pas loin dans une Europe majoritairement à droite, il y a le non qui prône au minimum pour un fédéralisme tempéré ou un repli nationaliste. Cela promet des lendemains déchirants et bon courage pour nos élus qui auront la tâche de démêler l'écheveau !
- mention René Allain : www.pariscotedazur.fr - mai 2005 -