Les Droits de l'Homme. :

les gardiens du Temple en font-ils parfois un peu trop ?

Catégorie Pieds dans le plat

Ceux qui se sont autoproclamés les gardiens du temple font du bon travail en dénonçant les manquements flagrants à des droits fondamentaux. Mais où finissent les droits, où commence les devoirs ? Nul ne s'aventure à y répondre, c'est plus pratique !

Ainsi donc, la Ligue des Droits de l'Homme, le Syndicat de la magistrature, celui des avocats se sont joints à ceux qui réclament le retrait du projet gouvernemental de création d'un fichier d'identité électronique. Nous constatons avec eux que nous vivons dans une société encombrée de lois en tout genre, qu'il y en a trop, bien souvent difficiles à appliquer. Que dire de cette carte d'identité qui serait obligatoire et payante et contiendrait des informations biométriques ? Inutile, superflue, dangereuse ?

Avant de s'insurger sur ces moyens sophistiqués mis au service d'une politique sécuritaire, ne faut-il pas se poser la question : comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi autant de feux rouges, autant de contrôles d'alcoolémie, autant d'interdiction ? Notre mode de vie, il faut bien le dire, a engendré un nombre de plus en plus important d'hommes et de femmes qui ne respectent plus grand chose et que ni l'autorité, ni la loi, ni la religion, n'impressionnent. Ils ne craignent plus de s'en prendre aux policiers, aux juges.

Notre système démocratique a ses failles et ils s'y s'appliquent à les trouver. Ne faut-il rien faire, jouer à l'ange face au démon, ne laisser piller sans rien dire ? Cette carte d'identité qui devrait être plus performante, est une tentative pas plus dangereuse pour nos libertés que ne le sont le port obligatoire de la ceinture ou l'interdiction de fumer dans les lieus publics.

Elle est un des signes de la fragilité de notre société, de ses essais désordonnés pour instaurer les règles utiles sinon nécessaires, pour vivre en collectivité. Tous évidemment vont dans une même direction : la limitation de nos libertés. Faut-il s'en étonner, sur une planète de plus de 6 milliards d'habitants, faut-il s'en étonner lorsqu'on a compris que l'homme n'est pas un animal raisonnable ?


- mention René Allain – www.pariscotedazur.fr – mai 2005 -