Lyon. « Le temps d’un rêve »…

Catégorie Les Arts au soleil

Le Musée des Confluences se penche sur le phénomène onirique et propose une exposition sur ce thème du 18 octobre 2024 au 24 août 2025.


- section d’une « planche à rêves », fin 19e
Nouvelle-Calédonie, culture Kanak © musée des Confluences
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Afin de tenter de définir tout ce qui touche au rêve, l’exposition présente une série d’escales dans les lieux où il s’exprime, dans différentes cultures, depuis l’Antiquité. Il y est question de processus artistique, de mémoire, de psychanalyse… En effet, le sujet interroge : un être humain passe un tiers de sa vie à dormir et une bonne partie de ce temps à rêver. Exceptions faites de son rôle central dans la création artistique et dans le domaine de la psychanalyse, le rêve est pourtant un sujet souvent absent de nos sociétés occidentales contemporaines. Sans doute car sa nature semble sans  cesse se dérober.

Des temples d'incubation grecs au laboratoire de neurosciences, du divan du psychanalyste à l'imaginaire de l'artiste, d'un continent à l'autre, « Le temps d’un rêve » offre autant d’étapes pour approcher le miracle de « ce voyage aventureux de tous les soirs » comme le qualifiait Charles Baudelaire. Inspirée par ces différents lieux et l’univers du théâtre, la scénographie fait s’estomper les frontières entre réalité et décor, entre éveil et visions oniriques. Près de 200 objets et de nombreuses œuvres audiovisuelles tissent des liens parfois inattendus entre l’histoire, la psychologie, l’ethnologie, l’art ou la recherche en neurosciences. Ces multiples regards réveilleront peut-être le rêveur en chaque visiteur.

Des « époux de nuit » en Côte d’Ivoire aux luttes nocturnes des Benandanti dans le Frioul italien, nombreux sont les témoignages culturels interprétant le rêve comme un espace de rencontre et de communication entre les êtres, humains ou non humains, vivants ou défunts et comme un accès à une autre forme de réalité. Le rêve est ainsi perçu comme un portail vers d’autres mondes. Dans les Grandes Maisons kanak, par exemple, les devins et les prêtres de clans venaient s’allonger sur des planches à rêves pour entrer en communication avec les ancêtres. Dans la pensée inuite, les âmes circulent d’une enveloppe corporelle à l’autre lors de réincarnations, de rêves ou de rituels chamaniques. 

Le rêve accompagne l’histoire artistique de l’Occident. Sa représentation évolue au gré des redéfinitions successives du phénomène onirique. Pendant longtemps il est présenté comme prophétique, c’est une passerelle permettant la transmission de messages divins aux simples mortels. Ce n’est que tardivement que le rêve « personnel » trouve une légitimité artistique, à partir de la seconde moitié du 19 e siècle.

Musée des Confluences
86 Quai Perrache 69002 Lyon