L’herbier de Posidonie est capital et peut être considéré comme la forêt amazonienne sous-marine de la Méditerranée. Constitué par Posidonia oceanica, espèce endémique de la Méditerranée, protégée en France, en Europe (vivante ou morte) et au niveau international, cet écosystème constitue des nurseries pour les poissons et des habitats pour la faune - 1000 espèces - et la flore marines - 400 espèces. 

De plus, ces herbiers présents jusqu’à 40 mètres de la surface, rendent des services essentiels pour la qualité de nos littoraux : protection des plages et du littoral des tempêtes en atténuant la puissance de la houle de 20 %, production d’oxygène et stockage du carbone, ils luttent ainsi contre les effets du changement climatique… Ainsi, les banquettes de posidonie accumulées sur les plages empêchent que le sable soit emporté par les vagues, et  constituent ainsi un rempart contre la disparition progressive des plages. 

Or, la Posidonie a une croissance très lente, quelques centimètres par an. On imagine les dégâts que font les ancrages dans les herbiers par les innombrables bateaux de plaisance et de grande plaisance.   Çà et l’importante artificialisation des sols, expliquent en grande partie sa régression, 75 % en 85 ans. On peut y ajouter l’augmentation de la turbidité (moins de lumière en profondeur) et des températures, la pollution des eaux de mer et de celles qui viennent se déverser dans la Méditerranée et la pêche illégale...

En France, la protection légale de Posidonia oceanica s’intègre dans le cadre de la Loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. Cette protection est officialisée par l’arrêté du 19 juillet 1988 relatif à la liste des espèces végétales marines protégées : il est interdit de « détruire, de colporter, de mettre en vente, de vendre ou d’acheter et d’utiliser tout ou partie de la plante. » A bon entendeur, salut !

Récemment, une application mobile, Donia, vient d’être lancée. Elle rend disponible la cartographie des herbiers de posidonie et renseigne sur la nature des fonds marins. Elle permet ainsi aux plaisanciers et aux pêcheurs de savoir précisément où ils se trouvent et de choisir en toute connaissance de cause son lieu de mouillage. L’objectif, on l’aura compris, est l’éviter d’abîmer les herbiers par des ancrages inconsidérés...