Le Lavandou. Henri Manguin « le peintre voluptueux... »

Après Henri-Edmond Cross l’été dernier, la Villa Théo accueille, du 6 juillet au 28 septembre, une exposition d’Henri Manguin qui rend hommage au bonheur de vivre du peintre, qui transparaît dans ses thèmes, ses nus, ses paysages méditerranéens et ses scènes de vie de famille. Cette exposition présente une quarantaine d’œuvres (de 1904 à 1913), dont des peintures et des aquarelles mais aussi des dessins rarement montrés au public et dont la plupart sont issues de la collection privée de ses descendants.



La particularité de cet événement est, d’une part, de présenter les œuvres de Manguin à proximité de l’endroit où ont été peintes certaines de ses créations (Baigneuse à Cavalière, 1906, prêtée par le musée de l’Annonciade de Saint-Tropez) et de les exposer dans la maison de son ami Théo Van Rysselberghe, transformée en centre d’art par la municipalité du Lavandou, et d’autre part, de bénéficier du soutien du petit-fils de l’artiste (Jean-Pierre Manguin) qui, en plus de prêter sa collection privée, écrira un texte spécifique à partir de ses archives sur les relations Manguin-Cross-Matisse et sur le cheminement graphique de Manguin.

Artiste incontournable du début du XXe siècle, Henri Manguin est l’un des peintres majeurs du fauvisme. Il accompagne – et parfois précède – les audaces des peintres fauves avec lesquels il expose au Salon d’automne de 1905. Aujourd’hui moins connu que ses proches amis Henri Matisse ou Paul Signac, Manguin a connu une renommée importante de son vivant, avant d’être quelque peu oublié.

Durant l’été 1906, il séjourne chez Madame Adam à Cavalière (au Lavandou) où il réalise - sur la plage, la pinède ou dans les rochers du Layet - de magnifiques toiles fauves dont ses fameuses baigneuses qui témoignent d’un talent et d’une inventivité rares dans ses harmonies chromatiques. La Côte d’Azur étant devenue sa patrie d’adoption, le solaire Manguin s’y rend presque chaque année, y retrouvant non seulement Cross, Signac, Matisse et Marquet, mais aussi Van Rysselberghe, Lebasque, Othon Friesz... Désigné par Guillaume Apollinaire comme « le peintre voluptueux », l’artiste est une source d’inspiration pour ses contemporains. C’est lui qui fait découvrir la Côte d’Azur à Pierre Bonnard et c’est cette lumière du Midi, si particulière, qui apporte aux œuvres d’Henri Manguin une évolution de la couleur, déterminante et révolutionnaire. Les années fauves de l’artiste sont intimement liées à son amour pour le Midi mais aussi à cette connexion entre artistes et à la richesse de leurs échanges.


-  Henri Manguin, La Naïade, Cavalière, 1906
(c) collection particulière -

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