Le Musée de Lodève met en évidence
les peintres brésiliens...
Le musée présente cet automne une collection exceptionnelle d’art brésilien du XXe siècle rarement exposée en Occident. Mettant de côté les formes d’art héritées du colonialisme, la collection montre les multiples facettes de l’identité du Brésil et une diversité époustouflante des formes d’expression.
Panorama de toute la variété d’un art libre et inventif, une quarantaine d’artistes brésiliens sont exposés. Découvrir cette peinture libre de toute influence occidentale est un voyage passionnant qui mène aux racines de l’identité brésilienne. Elle montre comment ces peintres, profondément ancrés dans leur territoire, n’en convoquent pas moins d’autres mondes, d’autres espaces. Figurations effervescentes parfois nommées « art spontané », les œuvres exposées se nourrissent de l’identité même de ce pays hors-normes. De la taille d’un continent, le Brésil peut se targuer d’une culture riche et polymorphe. Chacune de ses régions géographiques présente des différences et des contrastes qui marquent la vie de son peuple et se reflètent dans la réalité sociale.
Dans un pays débarrassé de l’esclavagisme depuis 1888, et dans le contexte de l’avènement du mouvement moderniste brésilien en 1922, un peintre autodidacte proposant un art spontané plein de charme et libéré d’un art colonial académique, fait surface, il s’agit de José Bernardo Cardoso Junior (dit Cardosinho) (1861-1947). Un peu plus tard, dans les années 1940, certaines des figures émergentes qui suivent son exemple, exposent dans les salons officiels. Il en sera ainsi de celle qui sera considérée comme la doyenne de cet art nouveau et spontané, Silvia de Leon Chalreo (1905-1987), de l’indien Chico da Silva (1910-1985) ou encore du peintre rural José Antonio da Silva (1909-1996). On assiste dès lors à « un feu d’artifice qui répond aux pulsions créatives les plus libérées. » dixit Anne Devroye-Stilz.
L’exposition s’articule en trois sections : espaces de vie, espaces du vivre ensemble et espaces d’identités. Parmi la centaine d’œuvres présentées, les femmes occupent une place de choix. CQFD !
- Ivonaldo Veloso de Melo (1943-2016),
Marché de Caruaru © Musée de Lodève -