L'étrange générosité du Conseil général
des Alpes-Maritimes
envers J.P. Pernault : un vrai conte…
Deux cent mille euros de subvention pour que Monsieur Jean-Pierre Pernault finisse quarantième sur 40 lors d'un rallye automobile, on a peine à y croire. Pourtant faisons confiance au Canard Enchaîne, cette somme a bien dû été allouée par le Conseil général des Alpes Maritimes à l'emblématique présentateur de TF1 pour participer au Trophée Andros. Curieusement, la presse nationale n'a pas pour l'instant réagi. Seul Agora Vox et Nice Première, tous les deux sur Internet, ont relayé et commenté l'info. Nice-Matin, en campagne électorale (dixit le député Jérôme Rivière, pour quelques semaines encore à l'UMP), est absent du débat.
L'affaire a pourtant de quoi susciter quelques interrogations. Le montant de la présumée subvention n'est pas anodin : 200 000 euros. Il est même énorme en regard des 50 000 euros respectivement accordés à La Colmiane, Roubion et Gréolières…
Pour trouver trace de cette généreuse subvention, il faudrait, d'après l'opposition socialiste, aller la chercher dans la dotation globale octroyée aux stations de ski d'Auron et d'Isola 2000. Si nous avons bien compris, il faudrait donc retrancher aux 753 600 euros attribués, ces 200 000 euros. Il resterait donc pour Auron et Isola à se partager 553 600 euros. Une belle somme tout de même, comparée à celles allouées à Valberg et autres petites stations…
Est-ce vraiment le rôle des collectivités locales, en ces temps de disette, de sponsoriser ce genre d'opération de communication ? Car c'est bien de Communication dont on nous dit qu'il est ici question. Quant à l'explication que JPP portera en altitude les couleurs du département sur les pistes glacées, c'est un peu juste et en tous les cas un peu cher pour les contribuables azuréens. Le choix de JJP est pour le moins ambiguë. Ambiguïté de la part de l'animateur d'une émission qui se targue de connaître le prix des choses et dénonce à qui veut l'entendre, les abus en tout genre. Ambiguïté encore de la part d'un Conseil général qui défend, année après année, un budget serré…
Que Christian Estrosi, président du CG, garde la nostalgie des sports mécaniques, on le conçoit, que, présumément, il profite de sa position pour en faire profiter une seule et même personne (en fait, deux, car JPP avait pris son fils comme copilote), journaliste salarié de TF1, c'est déroutant… Bien sûr le président du Conseil général et, pas accessoirement du tout Ministre du gouvernement actuel, pourra toujours répondre que cette décision est un acte collectif. Mais ne soyons pas naïfs ! On sait comment ça marche. Lorsqu'on est membre dans une majorité, il est de bon ton, si l'on veut y rester, de voter comme un seul homme…ou, parité oblige, comme une seule femme…
Sans vouloir attacher à ces 200 000 euros plus d'importance qu'ils en ont… quoique après tout…on aimerait que nos politiques, de droite comme de gauche ou du centre, fassent preuve de plus de circonspection et de discernement. Qu'ils laissent donc aux entreprises privées le soin de sponsoriser les équipes professionnelles et les baroudeurs en tout genre ! En fait, qu'ils sponsorisent qui ils veulent. C'est le consommateur qui règlera le supplément. Quand ce sont les institutionnels qui s'en mêlent, à l'arrivée c'est toujours le contribuable qui paye la facture. Et de poser la question subsidiaire : la droite française est-elle si libérale que ça ?