Cannes. Les mimosas de la Croix-des-Gardes exploités...
Plante invasive nécessitant d’être maîtrisée, l’Acacia dealbata, plus connu sous le nom de mimosa, est une plante originaire d’Australie. Elle est un ingrédient essentiel de la palette du parfumeur révélant des facettes florales poudrées, miellées et vertes. Elle est présente depuis la fin des années 1800 sur cet espace naturel protégé dominant la baie cannoise.
- photo @ PCA -
Durant une période de 12 mois reconductible pendant 4 ans, Maison Lautier 1795 exploitera pour le compte de Symrise 8 hectares de terrain en vue de la création d’un absolu mimosa. Cet ingrédient rejoindra dès l’an prochain sa gamme qui célèbre le savoir-faire artisanal. La première récolte de mimosa s’est tenue fin février. À terme, l’entreprise prévoit de récolter une dizaine de tonnes par an pour une production d’environ 25 kg d’absolu.
Surnommée la troisième île, La Croix-des-Gardes, propriété du Conservatoire du Littoral, est un lieu rempli d’histoire, patrimoine incontournable classé Espace Naturel Sensible, précieux pour la faune et la flore provençales. Au travers de ses sentiers botaniques se trouve l’une des plus belles forêts de mimosa de la Côte d’Azur. Cet arbre aux fleurs jaunes odorantes y aurait été planté par Lord Brougham, propriétaire des lieux en 1864, avant de se naturaliser au point d’envahir le maquis local. Contraint de devoir faire escale à Cannes, ce lord écossais serait tombé amoureux de ce petit port de pêche au point d’y acquérir des terres et d’y organiser de grandes réceptions hivernales qui feront la réputation de la ville aujourd’hui. La Croix-des-Gardes est ainsi considérée comme le berceau du mimosa en France, occupant une place de choix auprès des Cannois.
Au-delà de l’intérêt olfactif de cette fleur d’exception en vue de la production de matières premières naturelles, Symrise signe un partenariat avec la ville de Cannes et s’engage dans une démarche responsable. La maison de composition veille à la maîtrise du mimosa et initie un programme de gestion forestière, répondant ainsi à des problématiques environnementales de valorisation et de protection du site. Symrise entend déployer ses activités et engagements sur le territoire grassois avec Maison Lautier 1795 et annonce par ailleurs l’exploitation d’un champ de rose au mois de mai à la rencontre entre les Alpes-Maritimes et le Var, à Fayence.
Théo Belmas, parfumeur junior décrit ainsi le mimosa : « … de son nom botanique Acacia dealbata, c’est une fleur opulente, qui produit une odeur poudrée, florale et verte extrêmement puissante. À ne pas confondre avec son cousin l’acacia farnesiana (mimosa de Farnèse ou Cassie), qui offre un profil plus baumé et fruits secs. Les parfumeurs utilisent sa plus belle expression : un absolu, produit obtenu par extraction aux solvants. Quand on pose son nez dessus, on y reconnaît des accents de feuilles de violette, de végétal, de miel, d’héliotrope, de tilleul et même de peau de concombre fraîche. Bien que l’odeur de la fleur soit plus poudrée, c’est une matière première d’une extrême finesse, qui apporte douceur et puissance en cœur et fond sur des compositions florales vertes ou aquatiques. » CQFD !