Le geste juste...
« Le geste juste est celui qui est le plus efficace, le plus économique, le plus beau ». Mais, il n’est pas forcement le plus éthique ou le plus moral… Car nous avons affaire ici avec l’intention, l’objectif, le projet.
Le geste juste est présent dans chaque activité humaine, que ce soit dans le domaine professionnel, les loisirs comme dans les actes les plus communs de notre quotidien. A chaque geste on peut ainsi appliquer la formule et reconnaître si on le côtoie ou pas.
Objectivement, il peut être qualifié de bon ou de mauvais, avec toutes les nuances qui accompagnent ces deux extrêmes. Ainsi, il peut être mis au service du pire comme du meilleur…
- photo (c) PCA -
Aucune activité humaine ou animale ne peut faire l’impasse sur cette constatation. Le geste idéal, le geste juste, sera toujours celui qui est le plus efficace par rapport à l’objectif recherché (vitesse, résistance, endurance, adresse...), le plus économe en énergie, et le plus beau, dans le sens où il dégage une harmonie perceptible, aussi bien pour l’acteur que pour le spectateur. Dans le sens aussi où il est son résultat logique, que la beauté soit recherchée ou pas.
Chez les animaux sauvages et les peuples premiers, le choix d’une stratégie de survie est une nécessité absolue. La marge d’erreur est faible et la sélection naturelle en est la conséquence sans appel. Elle implique une série de gestes justes. Chez l’homme, les risques liés à des comportements inappropriés (tabac, alcool, vitesse excessive..) sont en grande partie atténués par les immenses progrès de la médecine, tandis que les améliorations notables des droits sociaux dans les pays occidentaux, assurent une importante marge de sécurité (retraite, aides sociales en tout genre...).
Le geste juste fait appel à cette intelligence du corps qui nous permet de savoir le plus exactement possible où nous nous trouvons dans l'espace, quel est le trajet effectué, à quelle vitesse nous nous y déplaçons et quelle énergie nous utilisons. Force est de constater que, face à cette exigence, nous ne sommes pas à armes égales.
Il y a ceux pour qui tout est facile. D'instinct, ils trouvent le meilleur trajet, adoptent la meilleure stratégie. Ils ont un « corps intelligent », celui dont ils ont hérité à la naissance et que les circonstances de la vie leur ont permis de garder et de développer. Ils sont rapidement bons en tout. Aux caractéristiques physiques et physiologiques héritées de chacun, s’ajoutent les différences déterminantes dues à l’environnement et à leur propre caractère. Ils varieront d’autant plus selon que l’on soit à l’Est ou à l’Ouest, au Sud ou au Nord, jeune ou moins jeune, riche plutôt que pauvre, blanc plutôt que noir, homme plutôt que femme…
Et puis, il y a ceux qui comprennent vite si on leur explique... longtemps. Leur corps est moins intelligent et, mis en situation, l’absence de résultats probants risque de les décourager comme d’autres fois de les stimuler. Le rôle de leur entourage - parent, éducateur, entraîneur - sera déterminant pour exprimer leur potentiel. Cela dit, cette intelligence innée ou acquise peut, par exemple, être développée par deux consignes opposées. L’une consiste à effectuer des exercices les yeux fermés, l’autre à se regarder dans un miroir.
Comme il existe un quotient intellectuel (QI) et un quotient émotionnel (QE), on peut imaginer de la même façon, un quotient d’intelligence corporelle (QIC). Tout comme on pourrait mesurer par un certain nombre de tests adéquats, un quotient de morale (QM)…
Mais le geste, si juste soit-il, ne va pas forcément de pair avec une pensée juste. Si le premier paraît accessible à la plupart d’entre nous, le second est un autre défi, sachant que la résultante du geste et de la pensée juste, c'est l'action juste. Cela doit nous conduire à nous questionner sur la validité de nos objectifs, sur le sens de notre vie, sur la cohérence de nos choix : quelles études faire, quel métier choisir, quels loisirs, quels amis, quels partenaires ?