- jardins familiaux, Angoulême, autre pratique à développer, photo JLPC/Wikimedia Commons -

À l'instar de Mouans Sartoux qui a développé un potager communal pour nourrir les écoliers, trois entreprises varoises, le Cabinet d’Agronomie Provençale, Soleil du Sud et Urbavar, ont lancé depuis 2019 leur propre potager avec un maraîcher salarié de l’entreprise afin de nourrir leurs collaborateurs. Un quart de notre empreinte carbone provient de notre alimentation. Alors qu’on parle de souveraineté alimentaire comme un enjeu national, ces entreprises ont déjà concrétisé leur volonté de s’engager durablement dans le Var, une terre privilégiée par son climat ensoleillé et ses vastes espaces.

En 2016, le Cabinet d’Agronomie Provençale, un cabinet de 30 personnes situé au Val qui accompagne les vignobles provençaux, créé son potager d’entreprise sous l’impulsion de Laurence Berlemont, la fondatrice associée. Pendant de nombreuses années, Laurence a cherché un modèle économique pour réaliser son potager avec un modèle adapté. Elle souhaitait au départ, permettre à ses collaborateurs de consommer en direct les produits cultivés sur leur lieu de travail. Ce fut tout d’abord en mettant à leur disposition une parcelle de terre afin qu’ils cultivent leurs propres légumes. Mais c’est en 2019, que le système s’est professionnalisé, avec l’embauche d’un maraîcher salarié qui pouvait y consacrer tout son temps. 

Parallèlement, Joël Oros, fondateur de Soleil du Sud, producteur d’énergie solaire rassemblant 21 salariés situé à Rocbaron, très sensible au développement durable, décide lui aussi en 2020 de créer son potager d’entreprise et d’embaucher un maraîcher pour nourrir ses salariés.

En 2021, Gaël Vial, Responsable développement/commercial d’Urbavar situé à la Farlède, entreprise de BTP avec 70 collaborateurs, déjà engagé depuis de nombreuses années au sein de nombreuses associations de transition écologique, lance également son potager d’entreprise avec le soutien d’un de ses salariés, parti quelques mois en formation de maraîcher puis revenu au sein d’Urbavar pour devenir le nourricier de l’entreprise.

Si la décision de créer un potager d’entreprise revient au chef d’entreprise, ensuite, cela devient l’affaire de tous les collaborateurs :  chez Soleil du Sud, ce sont eux qui ont construit les bacs permettant d’accueillir les plants et qu’ils remplissent de terreau lors de la préparation de la nouvelle saison. Chez Urbavar, ils ramasseront les légumes. Au Cabinet d’Agronomie Provençale, les collaborateurs ont également la possibilité de participer à la vie du potager et notamment aller y déjeuner à la pause ! Ces jardins, comme ils aiment les appeler, représentent des lieux de vie, de connexion à la terre où les collaborateurs peuvent échanger, apprendre à se connaître d’une autre manière.

Le coût de ces potagers d’entreprise, entre 40 000 à 80 000 € par an selon la taille de l’exploitation comprenant les investissements et les charges d’exploitation, s’équilibre plus ou moins avec la vente des légumes produits. En effet, c’est le choix du chef d’entreprise de vendre ou de financer en partie la production au profit des salariés.

• NDLR : on ne peut que se féliciter de cette initiative et souhaiter qu’elle fasse des émules dans un monde où leur addition nous donne une marge de sécurité dans l’attente de solutions de grande envergure.