Présidentielles américaines. L’épouvantail Trump…

Jean-Luc Hees est un journaliste respecté qui n’a pas sa langue dans la poche et dont le courage éditorial est exemplaire, ce qui lui a valu d’ailleurs d’être écarté de l’antenne… Président de Radio-France de 2009 à 2014, et de France-Inter de 1999 à 2004, il a aussi été le correspondant de France Inter à Washington dans les années 80. En 2008, il a tenu une chronique de la campagne présidentielle américaine dans Charlie-Hebdo. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’Amérique, dont un essai sur Barack Obama, une biographie de Hillary Clinton, et une satire sur Donald Trump, Trump Fiction, ainsi que d’un livre de géopolitique « Ces psychopathes qui nous gouvernent. »



-  photo © David R. Tribble -


Son dernier livre « L’Amérique : la facture », paru aux Éditions Baker Street, est d’une actualité brûlante. Il décrit la plus grande démocratie du monde au bord du gouffre. Un pays secoué par une pandémie mal maîtrisée (c’est le moins qu’on puisse dire, au vu des chiffres), un chômage record, et une résurgence des pires conflits raciaux depuis les années 1960. Quant au bilan économique, flatteur avant la pandémie, en est-il vraiment le responsable ? 

Jean-Luc Hees sait de quoi il parle. Il connaît ce pays par cœur. Il reconnaît le rôle majeur des choix politiques à l’international, fait dans l’enceinte de la Maison Blanche. Il constate avec sidération que depuis trois, il n’y a a eu aucune cohérence et que la gestion a été catastrophique, empirique, le fait d’un Prince capricieux, aux idées toutes faites, un homme qui n’écoute que son ego démesuré.. N’en jetez plus, la cour est pleine.... 

La France, comme d’autres « alliés » de l’Amérique, est en première ligne des conséquences du mandat de Donald Trump : guerre commerciale et rétorsions fiscales, avenir de l’Otan et de la sécurité de l’Europe, absence de doctrine dans la lutte contre le terrorisme, perte de confiance vertigineuse dans la parole américaine, apathie devant les dangers du réchauffement climatique... Les perspectives d’avenir sont, selon lui, pour le moins angoissantes dans un monde en régression devenu « apolaire ».

Avec une gestion désastreuse de la pandémie par un président qui tourne le dos à la science et ne se préoccupe que de sa stratégie électorale, et avec le ravivement des tensions raciales en début d’été, la situation ne cesse de s’aggraver. Sur toile de fond d’une élection décisive, d’une crise sanitaire et économique sans précédent, et d’un climat social des plus instables, Jean-Luc Hees pose la question des conséquences de tant... d’inconséquence.

Qu’en sera-t-il du pouvoir et du prestige dont jouissait le pays depuis la fin de la seconde guerre mondiale ? Si l’Amérique abandonne le rôle de leader mondial, qui prendra le relais ? Et, sur le nouvel échiquier géopolitique quelle sera la place de la France, et de l’Europe ? Trump a déjà fait beaucoup de mal à l’Amérique, jusqu’où ira-t-il s’il est réélu ? Combien de temps faudra-t-il, s’il ne l’est pas pour qu’elle retrouve le calme et la sérénité ?