Internet incognito : le droit à la protection de la vie privé.
risque d'en faire une maladie...
Sans être paranoïaque, il y a de quoi s'inquiéter. Les caméras vidéos fleurissent dans nos centres ville et n'importe quel magasin est susceptible d'en installer. Les Nord-américains ont bien débroussaillé le chemin et nous nous sommes déjà habitués à ce type de pratique.
Sur Internet, l'anonymat est quasiment impossible. Cet espace de liberté en souffre. Une entreprise suédoise semble avoir trouvé une parade et offre un service qui permet de circuler sur le Net en toute discrétion. C'est la moindre des choses pour qui croit encore que la liberté n'est pas une douce utopie.
On peut comprendre et même souhaiter l'existence de gardes-fou. Comme pour la téléphonie, les fournisseurs d'accès doivent être tenus, dans le strict cadre d'une affaire criminelle ou de pédophilie, de mettre leurs informations au service des autorités judiciaires.
Grâce à un abonnement de l'ordre de 5 euros par mois, l'internaute recevra une adresse IP en Suède, par laquelle transitera les informations avant de rejoindre soit l'internaute lui-même, soit le fournisseur d'accès. Ce système de protection de l'intimité est-il sûr ? Big brother ne va-t-il pas trouver le moyen de contourner l'obstacle pour conserver son avance en matière de contrôle ?
Le thème est en tout cas d'actualité, à l'heure où, en France comme ailleurs, les lois protégeant les droits d'auteur se multiplient et se complexifient. Le texte de loi, promulgué ce 1er août, est outrageusement répressif. Le téléchargement et la mise à disposition de fichiers soumis au droit d’auteur depuis un logiciel d’échange "peer-to-peer" sont désormais des délits et le contrevenant susceptible d'être condamné à des peines allant jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. Le projet, avant d'être rectifié par le Conseil constitutionnel, ne parlait pourtant que de sanctions graduées allant de 38 à 150 euros.
Depuis l'an 2000, chaque année, Privacy international décerne dans une dizaine de pays ses "Big Brother Awards" à des institutions, sociétés ou personnes s’étant distinguées par leur mépris du droit fondamental à la vie privée ou par leur promotion de la surveillance et du contrôle des individus. Pour les habitués de cette cérémonie, il ne fait aucun doute que les députés qui ont voté cette loi seront parmi les nominées…
- mention : www.pariscotedazur.fr - août 2006 -