Le Bioéthanol : une énergie renouvelable,
bonne idée ou vraie fausse/bonne idée ?
Dès la vulgarisation du concept et sa mise en application par l’Union européenne, l'ancienne ministre Corinne Lepage, avait la première émis des réserves sur cette solution qui avait l’air de faire partie des solutions miracles, du type « plus écologique, tu meurs ! ».
En effet, ce bioéthanol nécessite la mise en culture d’immenses territoires, jusque-là réservés à l’agriculture d’aliments propres à la consommation des humains et aussi des animaux d’élevage. Culture qui ne nécessite pas de précautions particulières et qui conduit, par soucis de productivité, à l’utilisation à grande échelle de pesticides (qui rejoindront un jour ou l’autre les nappes phréatiques après avoir largement contribués à l’appauvrissement de la biodiversité, sans parler de la problématique OGM).
Mais le créneau existe désormais et les industriels font pression pour qu’il soit le plus juteux possible sans chercher plus loin que le bilan comptable de l’année et les perspectives d’un futur proche et profitable... Prenons aujourd’hui ce qu’il y a à prendre et laissons aux générations futures le soin de régler les effets collatéraux de cette prospérité à court terme !
Le Bioéthanol sembla être dans un premier temps une solution... écologique, dans la mesure où il permettait de le classer dans les énergies dites renouvelables. De plus, il contribuer à nous affranchir... un peu, de la dépendance en énergies fossiles aux mains de producteurs imposant leurs conditions (tarifs, traitement de faveur, alliances politiques...).
Faisant fi des remarques de ceux qui s’inquiétaient d’un développement du Bioéthanol dans notre société et sa présence dans nos réservoirs, les producteurs de cette matière première ce sont organisés en un Collectif chargé d’avancer ses arguments et de faire du lobbying là où il faut et quand il faut.
Se basant sur un sondage sur mesure, ce Collectif pro Bioéthanol, titre son communiqué de presse : 95% des habitants de Provence-Alpes- Côte d’Azur sont prêts à utiliser un carburant moins polluant pour une mobilité plus durable ! On pourrait en conclure que 5% d’entre eux ne seraient donc pas favorables à « des carburants moins polluants ni à une mobilité durable »... Reste encore à définir ce qu’est dans l’imaginaire de chacun « une mobilité durable ». Et d’ajouter que ces mêmes habitants veulent des carburants plus écologiques et réellement moins chers. Moins chers, ça se comprend, plus écologiques, c’est à voir. Si l’on reprend en effet ce sondage Ipsos, seulement 26% des conducteurs interrogés seraient prêts à prendre en compte l’impact écologique d’un véhicule lors d’un prochain achat. CQFD !
S’il ne convainc pas que tout est beau dans le Monde fabuleux du Bioéthanol, ce tout récent sondage confirme en tout cas, que les Pacaïens sont très attachés à leurs voitures qu'ils privilégient pour tous leurs déplacements. Le développement durable a tout l'avenir devant lui, les transports en commun aussi !