Les aéroports français privatisés.
L’Etat cède peu à peu ses parts.
Après l’aéroport de Toulouse, c’est maintenant à celui de Lyon de pénétrer un peu plus dans le giron du privé. Les Chinois n’ont acquis que 49,99 % des actions mais c’est amplement suffisant pour provoquer le blocage des décisions lors d’une AG, non ?
À Nice, on serre les fesses. Le député-maire de la Métropole niçoise, Christian Estrosi, au cours d’une conférence de presse, manifesté son inquiétude quant à la perte de contrôle de cet outil de travail essentiel à tout le département ; porte d’entrée privilégiée accueillant la majorité des visiteurs venus assister ou participer aux grands événements qui se déroulent entre Cannes et Menton, sans oublier la Principauté de Monaco.
« Je suis opposé à ce que la puissance publique perde le contrôle de l’aéroport Nice Côte d’Azur, qui est un outil d’aménagement, au centre de l’Opération d’Intérêt National de la Plaine du Var Eco-Vallée, et le cœur de l’attractivité du territoire, tant sur le plan du tourisme que sur le plan industriel. L’ouverture du capital présente des dangers si elle fait perdre le contrôle à la puissance publique : le développement de la plateforme, les dessertes, le choix des destinations et des compagnies, la qualité de l’accueil des visiteurs, l’articulation avec la dynamique du territoire ne doivent en aucun passer aux mains d’investisseurs dont la maximisation du profit serait la seule motivation. »
En effet, jusque-là, « Aéroports de la Côte d’Azur » était entièrement détenu par des
fonds public (l’Etat (60%), la Chambre de commerce
et de l’industrie de Nice Côte d’Azur (25%), la Région Provence Alpes Côte
d’Azur (5%), le Département des Alpes Maritimes (5%) et la Métropole Nice Côte
d’Azur (5%). et qui de plus rapporte - c’est là un des ses moindres défauts... 7
millions € par an aux actionnaires, soit
Christian Estrosi ne souhaite pas que des fonds
spéculatifs à durée de vie limitée puissent prendre possession de l’aéroport
Nice Côte d’Azur. À l’inverse, il souhaite que les actionnaires publics gardent
l’autorité et la gestion de la plateforme, pour continuer à garantir les
missions de service public. Il déposera ainsi
NDLR :
ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir des politiciens de droite et
des chefs d’entreprise qui surfent sur le libéralisme vanter les avantages de
la collectivisation. Comme de constater que ce sont leurs homologues de gauche qui
se débarrassent de bijoux de famille au bénéfice de fonds de spéculation...