Quand « simplification » rime avec
« déréglementation »...
Les motoneiges (ski-doo) devraient être les premières bénéficiaires du projet de loi (présenté par le député PS de l’Ariège, Alain Fairé) de simplification de la vie des entreprises.

L’analyse de la
Fédération Nature Environnement, soutenue par Moutain Wilderness et par Cipra
(Vivre dans les Alpes), est sans appel. Si la loi qui vient d’être votée au
Sénat (avec l’appui de voix de droite) entre en application, elle entraînera
de fait une dérégulation au détriment de la protection de l’environnement. L’exemple donné de
possibles effets collatéraux : la circulation des motoneiges dans des
espaces jusque-là protégés. Avec un décalage tristement évident entre le faible
nombre de pratiquants et les conséquences engendrées.
La nature bradée pour un nombre restreint,
qui comme les chasseurs, se disent amoureux de la Nature, au détriment d’autres
utilisateurs bien plus nombreux, à priori plus respectueux et surtout à l'encontre de la
biodiversité (faune et flore), le bruit étant la première source de
nuisances. L’article
introduit dans le projet de loi viserait surtout à permettre le convoyage de
clients vers des restaurants et hôtels d’altitude. Assez nul puisque cela
constituera un manque à gagner pour les commerces des stations/villages. Les grands
gagnants sont d’évidence, les marchands et les loueurs de motoneige. Il
semblerait aussi que les sites de ski de fond seront ouverts à la circulation des
motoneiges.
NDLR :
on pourrait faire un parallèle avec les scooters des mers (jet-ski), chers, peu écologiques, bruyants,
dangereux, dont il faut constamment encadrer la pratique et qui ne profite qu’à
un petit nombre qui s’approprie l’espace commun.
On le sait, en ville, le
bruit est une source majeure de nuisance qui affecte la santé et exaspère au
point de provoquer régulièrement des drames. En montagne, les résidents comme
les résidents permanents, y sont aussi sensibles. Beaucoup apprécient le calme
qui est censé y régner. Les espèces sauvages aussi, fragilisées en période
hivernale, ce qui avait conduit à proscrire la circulation des motoneiges à des
fins de loisir dans les milieux naturels. À cela, on peut aussi se poser la
question « sécurité ». Le nombre d’accidents plus ou moins graves est
très significatif dans les pays qui autorisent la pratique des motoneiges. en
station, il faut y ajouter celui de collision avec les dameuses et bien entendu
des skieurs alpins et les skieurs de fond.
« La loi interdit depuis plus de vingt ans la
pratique du tout-terrain motorisé en dehors des voies et chemins pour éviter
les nuisances causées aux autres utilisateurs (agriculteurs, éleveurs,
résidents, randonneurs) et protéger les espaces naturels. Des exceptions
pour les usages de ravitaillement, de surveillance et de secours sont déjà
légitimement prévues dans la loi. »
rappelle la FNE. Une remise en cause d’une situation jusque-là satisfaisante
qui ne manquera pas de... compliquer un peu plus une réglementation déjà...
compliquée. Un comble !
NDLR : autre exemple tragique de déréglementation, celui introduit par Cécile Duflot avec sa loi Alur qui a supprimé les contraintes nécessaires et souvent judicieuses, apportées par le Plan d'Occupation des Sols ainsi que les superficies minimales jusqu'alors nécessaire pour qu'un terrain devienne constructible. Bonjour les dégâts ! On s'attend maintenant au pire avec la Loi Littoral car tous les élus sont d'accord pour l'amender ou plutôt pour, disons, l'assouplir et permettre la densification des rivages.