Alpes-Maritimes : les mesures préventives
contre la radicalisation islamique.
Constatant la recrudescence ici comme à Marseille, Lyon ou Paris de départs vers la Syrie dans le but supposé de participer au Djihad, la préfecture a décidé un certain nombre de mesures préventives :
A été constatée en fin de semaine dernière la disparition inquiétante de 11 membres d'une même famille, avec un départ présumé vers la Syrie. La Préfecture des Alpes-Maritimes a pris hier contact avec M. Ivano Sovieri et se tient à la disposition de la famille. Il n'a pas exprimé dans l'immédiat de besoin particulier.
La Sûreté départementale a été dès le départ saisie de ce dossier, qui relève désormais de la compétence du pôle anti-terroriste du Parquet de Paris. Cette nouvelle affaire s'inscrit dans un environnement départemental qui illustre la mobilisation des services de l’État, avec :
- l'interpellation
d'un jeune Niçois à son retour de Syrie en février ;
- l'arrestation
à Antibes en avril d'un apôtre du Djihad en possession de munitions de guerre
et d'armes ;
- l'interpellation
le 30 août dernier d'une mineure de 16 ans à l'aéroport avant son départ pour
la Turquie ;
- l'interpellation d'un jeune Niçois de 19 ans à son retour du Djihad en septembre.
Le Parlement a été saisi par le Gouvernement d'un projet de loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, notamment pour prévenir et réprimer avec plus d'efficacité le phénomène du djihadisme.
Deux dispositifs ont déjà été mis en place dans le département des Alpes-Maritimes :
- un
réseau de référents des différents services concernés par cette problématique (Sécurité
publique, Police aux frontières, Gendarmerie nationale, Education nationale, Protection
judiciaire de la jeunesse, etc), chargé de recenser et de diffuser les informations,
a été spécifiquement constitué ;
- une cellule d'accompagnement des familles, en fonction du domicile et de la nature des problèmes rencontrés.
La cellule de départementale de prévention de la radicalisation s'est
ainsi réunie le 5 septembre dernier, en présence des Procureurs de la République
des TGI de Grasse et de Nice, pour vérifier la bonne collaboration des
services.
Suite à des commentaires sur le rôle joué ou qu’aurait joué les autorités à propos de la disparation inquiétante de la famille de 11 personnes à Nice, la préfecture des Alpes-Maritimes a tenu à réagir :
La Préfecture rappelle que, dans l'état actuel du droit, les services de l'Etat n’auraient pas pu empêcher les départs de personnes majeures, sauf dans le cas d’une mesure de contrôle judiciaire prescrivant l’interdiction de quitter le territoire national. Or, aucun des majeurs en cause dans cette affaire ne faisait l’objet de la moindre procédure judiciaire. C’est précisément l’une des dispositions de la loi actuellement débattue au Parlement que de permettre l’interdiction administrative de sortie du territoire des majeurs.
En
revanche, la famille, qui de longue date redoutait un départ probable de
plusieurs de ses membres, aurait pu opportunément faire part de ses inquiétudes
à la plateforme nationale (Numéro Vert
Il est en tout cas faux de prétendre que les services de l’Etat auraient été alertés d’un possible départ. Il est tout aussi inexact de soutenir que les services de police et de gendarmerie, dès lors qu’ils ont été prévenus, ne se seraient pas pleinement mobilisés. En effet, dès lors qu’ils ont été informés, le 27 septembre, après le départ de la famille, tout ce qui pouvait être mis en œuvre l’a été, dans le cadre d’une procédure de disparition inquiétante. L’identité des individus a été parallèlement communiquée aux autorités turques...