Suède : comment faire du blé

avec des déchets...

Crédits:
textes par
Catégorie C'est notre santé

Les déchets de notre civilisation du gaspillage, c’est ce qui manque le moins. Les Suédois l’ont bien compris, ils en sont même venus à importer les restes de nos poubelles pour les transformer en énergie sonnante et trébuchante.

 

- l’incinérateur de Malmö - photo © Jorchr -

Bien décidés à utiliser les créneaux de la récupération et de la valorisation des déchets urbains et industriels aussi. Les Suédois se sont aperçus qu’ils recyclaient si bien leurs... propres ordures qu’il ne leur en restait plus suffisamment pour faire tourner leurs usines d’incinération. Usines qui ont eu l’intelligence d’être conçues pour produire de l’énergie... propre. Une sorte d’opération de blanchiment quoi... D’où leur décision d’aller chercher les déchets hors des frontières nationales, là où on ne sait qu’en faire et où l’imagination n’est pas au pouvoir. Pas trop loin si possible pour limiter les frais de transports et la facture carbone qui, trop élevés, réduiraient l’impact positif et écologique de cette opération. Un chiffre à retenir : trois tonnes de déchets ménagers produiraient  autant qu’une tonne de gas-oil. Et comme on sait que, dans nos sociétés qui prônent la consommation comme ultime slogan pour maintenir ou développer la croissance : les déchets, c’est pas ce qui manque !

Au bilan, ce sont 260 000 familles qui sont chauffées à moindre coût soit environ 950 000 individus. À Helsingborg par exemple, dans le sud, près de Malmö, 40% des habitants bénéficient de cette récupération énergétique. Cela n’occulte pas le fait que l’incinération n’est pas la panacée. On sait que parmi les rejets, notamment atmosphériques, nombre d’entre eux sont toxiques et dangereux pour la santé. Il faut savoir qu’ici, le maximum de précautions est pris. Sont exclus de l’incinération le verre, les métaux, la nourriture, les papiers, les batteries, lampes... qui pourraient contribuer par exemple à rejeter de la dioxine.  

Ailleurs aussi la récupération des déchets est un créneau qui peut s’avérer rentable. Ainsi, d’abord à New York (c’était il y a déjà une quarantaine d’années), les canettes de sodas et de bières en aluminium étaient ramassées. Ailleurs, plusieurs pays d’Afrique et d’orient (Inde, Pakistan...) récupèrent déchets urbains et paquebots en fin de vie. On sait malheureusement aussi, que les conditions de stockage, de désassemblage et autres manipulations à risque, sont tout sauf idéales pour les ouvriers, voire pour le voisinage et l’environnement. Les pays producteurs sont bien entendu complices de cette situation qu’ils ne peuvent ignorés lorsque les médias font leur job.