Alpes-Maritimes : de nouvelles frontières
pour les cantons...
On les a crus condamnés à disparaître, pris dans le maelstrom de la décentralisation. Point du tout, les voilà tous beaux tous neufs, redessinés par l’administration. On a bien noté quelques mouvements d’humeur ici et là, de la part des élus et candidats qui voyaient, avec la diminution du nombre de cantons, les chances de se voir élire à la tête de l’un d’eux...
Lors de la présentation du projet final dans les Alpes-Maritimes en décembre dernier, le préfet, Adolphe Colrat, nommé cinq mois plus tôt, rappelait quelques principes qui avaient conduit à son élaboration au plan national, notamment l’égalité du suffrage et l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. C’est une de ses raisons qui ont conduit à remodeler en profondeur des circonscriptions qui chacune doit représenter un nombre d’habitants comparable.
Ainsi, pour ce qui en est du département le plus à l’est et au sud de l’hexagone, cette réforme a entraîné un bouleversement dans le dessin des limites de plusieurs cantons. Il en comptait jusqu’ici 52. Il n’en compte plus que 27 aujourd’hui. Mais, pression exercée par nos élus tout partis confondus, le nombre des conseillers départementaux (leur nouvelle appellation), augmente, passant de 52 à 54 et ce, grâce à la mise en place de la parité. Un homme, une femme éluent en binôme dans chaque territoire... Personne ne dit comment ces deux-là vont vieillir ensemble et ce qui se passera en cas de divorce durant le contrat...
Peu de changement entre le projet de décembre et la version finale, adoptée et publiée ces jours-ci au Journal officiel. Ainsi, la commune de Cantaron quitte le canton de Nice 7 et vient rejoindre celui de Contes tandis que Saint-Martin-du-Var et La Roquette-sur-Var quittent le canton de Vence pour celui de Tourrette-Levens. Dans la capitale azuréenne, les quartiers de Pasteur et de la Gendarmerie initialement rattachés à Nice 6 rejoignent Nice 8.
La répartition très inégale de la population dans le département a conduit, pour respecter la loi, à dessiner des cantons bien différents les uns des autres quand à leur superficie. À consulter la carte, on peut être surpris par leur contours. Mais le préfet a défendu point par point ses choix comme pour les trois cantons de moyenne et haute montagne, tous orientés nord/sud, dans une logique de vallée.
Cette réforme est
d’importance, elle ne résout pas néanmoins l’exception politico/culturelle
française. La France reste en Europe, le pays avec le plus grand nombre de
structures administratives avec pour conséquence un nombre confondant de
fonctionnaires et d’élus : 5 millions et demi de fonctionnaires (un
chiffre qui ne cesse de grimper), 36 000 communes, 577 députés et 348
sénateurs...Faites les comptes !