Languedoc : lorsque les vins ont de l’accent…

Un millésime à venir qui s’annonce prometteur.

Cette année, en Languedoc, la récolte est historiquement petite pour un millésime qui s’annonce prometteur. Epargnées des intempéries répétées qui ont affecté les autres appellations françaises, les AOC du Languedoc devraient tirer parti d’un automne et d’un hiver qui fufurent très doux et sans pluie.

Le mois de janvier et surtout de février ont été exceptionnellement chauds, entraînant un débourrement de la vigne très précoce. On a noté jusqu’à 10 jours d’avance phénolique dans le vignoble à ce stade de développement. Côté précipitations, l’automne et le début de l’hiver furent déficitaires par rapport aux normales saisonnières.

Le printemps, heureusement pluvieux, permit aux réserves en eaux de se reconstituer presque normalement à la mi-juin. Après la fraîcheur de mars, le mercure oscilla dans les normales jusqu’au début du mois de juin. On nota un retour frais et pluvieux sur la deuxième quinzaine de juin, en particulier à l’ouest de l’Aude et au nord de l’Hérault. Cette épisode, juste en pleine période de floraison, fut bien gérée par les vignerons et autorisant un état sanitaire global satisfaisant.

Alors que la moitié nord de la France était sous la pluie, juillet et août furent, dans le Languedoc particulièrement secs à l’est, l’ouest bénéficiant de quelques pluies bénéfiques. On enregistra ainsi sur l’ensemble de la zone, une pluviométrie estivale déficitaire de 5 à 60 %.

Les viticulteurs sont unanimes à constater la bonne santé de leurs vignes. Les petites baies concentrées, faibles en jus, sucrées, à la pellicule dure, devraient produire un vin de qualité dont les œnologues raffolent… D’autant, que côté température, ce sera l’un des millésimes les plus frais de ces 10 dernières années, gage d’un bel équilibre acide recherché dans ces régions habituellement chaudes.

Les vins rouges bénéficieront de ces conditions exceptionnelles. La couleur devrait être au rendez-vous avec un taux élevé d’anthocyanes et des tanins exprimés. Les premières vendanges de Syrah confirment cette tendance avec des accents de violette tandis que, côté grenache, on attend un millésime velouté, reste encore à récolter le mourvèdre et le carignan.

En blanc, sur les premiers jus, l’équilibre est également au rendez-vous avec une belle balance entre l’acidité et la richesse aromatique. Les vins rosés, notamment ceux à base de Syrah bénéficient de la qualité de ce cépage avec de belles couleurs franches et fraîches.

À consommer avec… intelligence !