Le changement climatique : s'adapter ou disparaître…
c’est la question.
Une des qualités déterminantes des hommes et de l’ensemble du monde animal et végétal est leur capacité de s’adapter. Nécessité fait alors loi : si tu ne t’adaptes pas, tu meurs ! Si l’environnement se dégrade, tu t’adaptes ou tu disparais. De même si cet environnement est favorable et confortable, tu occupes le terrain et tu te multiplies jusqu’à ce qu’un autre changement survienne. Un changement… climatique par exemple. C’est ce qui est en train de se passer maintenant à la différence des changements déjà survenue durant les ères précédentes, cela se déroule à une rapidité inusité. A une vitesse qui semble s’accélérer et qui risque de ne pas nous donner cette fois le temps de nous adapter.
- perspectives du futur...
« Les pires évènements climatiques se sont abattus cet été sur de nombreuses zones du globe : chaleurs dantesques dans différentes régions des USA en juin, juillet et en septembre, sécheresse record et incendies dans l’Amazonie Brésilienne depuis des mois, chaleurs extrêmes en Europe du sud et de l’est, pluies diluviennes en Inde, ou encore en Chine. Mais en France, l’été fut plus contrasté, avec “seulement” deux vagues de chaleurs plutôt brèves… Si bien que nombre de français ont la sensation d’un été “frais”. Pourtant, dans son bilan annuel Météo France fait état d’un été au dessus des normales de saison (+0,7°c). L’organisation rappelle aussi que les vagues de chaleur avaient lieu tous les 5 ans avant 1989 contre tous les ans désormais. Enfin, la température de la mer Méditerranée a dépassé les 30°C en août. Cette chaleur maritime a amplifié la tempête Boris qui vient d’inonder l’Europe centrale.
Alors pourquoi une partie de la population, en France ou ailleurs, semble relativiser, s’habituer et considérer comme normale des situations totalement anormales. C’est dû à ce que l’on nomme le “shifting baseline syndrom”, appelé aussi “amnésie écologique” : on s'accommode progressivement de températures de plus en plus élevées ou d’un environnement qui se dégrade petit à petit. Les catastrophes de l’été 2022 sont un lointain souvenir. Les canicules de 2023, 2020, 2019, 2018 également. Et qui se souvient des températures, de la régularité ou du niveau des pics de chaleur de sa jeunesse ? Les humains s’habituent, la nature un peu moins.
Les forêts souffrent en silence, lentement mais sûrement. Et le dépérissement forestier dû au changement climatique n’est pas facile à observer pour le randonneur qui vient souvent dans sa forêt. C’est un peu l’esprit de la suite que Conséquences a voulu donner à sa campagne “Souvenirs de forêts” cet été en forêt de Bercé et surtout en forêt de la Sainte-Baume. Nous y avons organisé une “balade climatique”, un évènement organisé en partenariat avec l'association Découverte Sainte-Baumev qui a rassemblé 25 personnes, des chercheurs ou scientifiques, et des amoureux du patrimoine que constitue cette forêt millénaire. Pourquoi cette forêt constitue un patrimoine culturel, naturel unique, et une vigie du changement climatique ? Comment lire les impacts dans une canopée qui s’éclaircit, des arbres aux feuilles plus petites… ?
Pour que chacun puisse contribuer à sa mesure à l’adaptation et à l’action climatique, il faut d’abord être vigilant face à l’habituation collective, et pour cela continuer à observer notre environnement direct, écouter les scientifiques, pour trouver des solutions. »
Sylvain Trottier,
- Pour suivre les actualités de l'association Conséquences : https://consequences-france.org/
[NDLR. Apparentement, cette alerte climatique ne nous a pas vraiment fait changer nos comportements. Nous sommes apparemment incapables de mesurer les enjeux à long terme. Pris par les impératifs du quotidien (travail, loisirs, retraite, échéances électorales…), les probabilités apparaissent grandes pour que nous attendions le dernier moment pour prendre les mesures nécessaires mais sera-t-il encore temps d’éviter la casse et de plonger l’humanité et le monde du vivant dans le chaos?]