Arles. L'été indien annonce la couleur…
Le temps d’un dernier week-end prolongé, du 26 au 29 septembre, un Festival festif où la gastronomie a la part belle.
« Été indien », événement gastronomique, mêlant cuisine et arts de la table pour ouvrir l’automne arlésien. L’édition 2024, Iglesias, met en lumière et en avant le patrimoine de la ville et ses églises. Au programme, une soirée d’ouverture estive et rythmée, 2 dîners monumentaux par des chefs locaux, régionaux et internationaux, 1 grand déjeuner dominical à l’ombre des tilleuls. Le tout servi au plat, par son voisin, comme on aide son prochain. À l’honneur le partage, à travers des lieux, hauts et beaux, qui reprennent vie.
Le festival est une invitation aux déambulations dans les rues d’Arles. À l’intérieur des murs, les tables comme des œuvres, exposées et visitables avant chaque banquet, dès le jeudi. Senteurs, encens, couleurs, surprises, mélodies andalouses et notes de guitares…
La courge rencontre le dernier poivron, la focaccia se recouvre de pesto aux noix, le chou se farcit de ratatouille... “Nagori”, nostalgie japonaise du passage d’une saison à une autre, la fin de l’été fait connaissance avec l’automne qui arrive, par des bouchées fraîches, locales. Iglesias, dans chaque main du pain ou du vin.
Brise-glace dans un bar arlésien, glaçon dans son verre de Pastis, puis pèlerinage, bougie à la main, jusqu’à l’Église des Frères Prêcheurs, sombre, au centre, son immense table illuminée, pour un dîner coloré, élégant, tout en contrastes. Flamenco, mets centralisés, à partager, bars lumineux en périphérie, cierges par amas. En cuisine, les chefs Paul et Adrien,Marseillais pur-sangs passionnés, pour envoyer des plats méditerranéens. Banquet décoré par Véronique Vincent et Claire Bonnet, avec les assiettes en céramique de l’artiste Sétois, Arlésien dans l’âme, Gaël Serre.
Le chef Libanais, auteur renommé et restaurateur engagé, Kamal Mouzawak, clôt en beauté les dîners du festival. Au menu de cette dernière soirée : épices, ingrédients d’exception, goûtus, odeurs d’Orient, mezze d’ici et d’ailleurs, servis avec générosité et convivialité. Des œuvres culinaires et fleuries. Et juste avant, brise-glace sacré dans un lieu encore secret. Dans l’assiette ou sur la table, rapport omniprésent avec la terre, les végétaux, le geste et le mouvement. Ce festin est dessiné par Rabih Kayrouz, couturier Franco Libanais accompagné de pièces de la célèbre poterie Ravel d’Aubagne, et de la fleuriste et artiste arlésienne Luce Monier. Un dîner gigantesque, gargantuesque, plein de surprises, un voyage pour tous les sens.
À l’ombre des tilleuls, des tables dressées comme lors d’une fête de village, en plein cœur de la ville. Produits du terroirs, simples mais justes et gourmands, poireaux vinaigrette, œufs mayo, crudités râpées, terrines de campagne, légumes croquants, petits chèvres... Déjeuner dominical orchestré en collaboration avec les nourriciers du quotidien arlésien, fromagers, traiteurs, bouchers et charcutiers. Ici encore, lien étroit avec le territoire, les saisons, pour clôturer dignement l’été et fêter ensemble la transition. Grands plats, vin, animation musicale de midi à 17 heures, dernière messe pour célébrer Arles. CQFD !