La planète bleue. Ces océans sont en souffrance…
Vue de l’espace, la Terre est une « planète bleue » : les mers couvrent 70 % de sa surface. Cette image poétique masque les dégradations de plus en plus importantes que l’océan subit. Dans le même temps, une prise de conscience de la fragilité de ces milieux est à l’œuvre, partout dans le monde : la Grande Barrière de corail est inscrite au patrimoine mondial, les herbiers de Posidonie de Méditerranée font l'objet d’une protection accrue depuis 2020, et les aires marines gérées par les populations locales se multiplient.
Face à ces enjeux, les Nations unies ont déclaré les années 2020-2030 « Décennie des sciences océaniques pour le développement durable » et, en 2025, se tiendra en France la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 2025). La dégradation des milieux marins engage en effet notre responsabilité commune vis-à-vis des générations futures. Les citoyens sont concernés mais également les États, certains étant davantage à l’origine des dégradations alors que d’autres les subissent. Il s’agit donc, aussi, d’une question de justice environnementale, qui implique de considérer l’océan dans son unité pour le protéger, tout en prenant en compte la diversité des écosystèmes que ce terme recouvre, autant que la pluralité des rapports que les sociétés humaines entretiennent avec lui. Le 8e Manifeste du Muséum « Un océan en commun » ambitionne de mobiliser les apports pluridisciplinaires des sciences naturelles et des sciences humaines et sociales, pour constituer un socle de connaissances partagées sur l’océan.
À l’interface entre science et société, le Muséum national d’Histoire naturelle se positionne comme un acteur majeur en matière d’enjeux écologiques et environnementaux. Passeur de savoirs, le Muséum publie depuis 2017 une série d’ouvrages collectifs, les Manifestes, conçus par des comités d’experts scientifiques qui explorent les questions de société sous l'angle de l’Histoire naturelle.
Dans ce 8e ouvrage, le collectif de chercheurs-auteurs aborde le thème de l’Océan qui est aussi au cœur de l’actualité avec la tenue de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan en France en juin 2025 et à laquelle le Muséum prendra part. Faisant écho à l’ouvrage, les Tribunes du Muséum auront lieu le 7 décembre 2024 et inviteront le public à un échange avec scientifiques et spécialistes de tous horizons. Seront sollicités :
- Frédérique Chlous, anthropologue, directrice Générale Déléguée à la Recherche, l'Expertise, la Valorisation, l'Enseignement, Muséum national d’Histoire naturelle,
- Sylvie Dufour, biologiste, chargée de mission MER, Muséum national d’Histoire naturelle,
- Guillaume Massé, océanographe, directeur de la station marine de Concarneau, Muséum national d’Histoire naturelle,
- Daniel Faget, historien de l’environnement marin, Aix-Marseille Université,
- Jacques Rougerie, architecte, académicien, spécialisé dans le domaine des habitats marins et côtiers.
La Tribune sera notamment ponctuée par une séance d’écoute des sons de l’océan par Olivier Adam, chercheur en bioacoustique, Institut Jean le Rond d’Alembert de Sorbonne, et par les prises de notes graphiques projetées en direct pendant les échanges de Céline Molina, illustratrice et facilitatrice graphique. Cette Tribune sera animée par Aurélie Luneau, historienne, journaliste à France Culture, productrice de l’émission « De cause à effets, le magazine de l'environnement ».