La Vidéoprotection algorithmique

ou quand le futur frappe à la porte...

Depuis 2008, Christian Estrosi a fait de Nice la première ville française dans le déploiement de la vidéoprotection passant de 280 caméras à près de 5 000 aujourd’hui et dans l’expérimentation de nombreux outils de l’intelligence artificielle. Ces expérimentations ont conduit à mettre en œuvre de nombreux dispositifs innovants : boutons d’alerte, bornes d’appel d’urgence, logiciels d’intelligence artificielle dans le cadre de la vidéo protection, caméras piétons etc, classant Nice parmi les grands centres urbains les plus sûrs de France (devant Lille, Paris, Lyon, Bordeaux, Cannes, Marseille).


Christian Estrosi se réjouit de l’annonce faite par le Premier ministre qui appelle à la généralisation de la vidéoprotection algorithmique : « Depuis des années, nous étions bloqués par des positions dogmatique, notamment de la CNIL, alors que l’intelligence artificielle est partout sauf là où elle serait vraiment indispensable. Le recours à ces solutions pendant les JO a permis de démontrer l’efficacité des caméras de vidéoprotection alliées à des technologies qui existent et permettent de raccourcir au maximum la remontée de l’alerte vers les forces de l’ordre. Je le dis depuis des années : il faut sortir des débats idéologiques basés sur des textes de loi des années 70 et légiférer le plus rapidement possible pour donner aux Maires et aux forces de l’ordre les outils nécessaires pour assurer la sécurité des Français. Si le recours aux algorithmes est conforme au droit et a pu être utilisé pour les JO, il doit aussi l’être pour les autres grands évènements, et pour la sécurité du quotidien. Nous sommes prêts à Nice pour mettre en place leur généralisation au service des Niçois. »

La capitale azuréenne a déjà expérimenté les outils et nouvelles technologies suivants :

  • Dispositifs d’alerte : 1 700 boîtiers d’alerte, 268 bornes d’appel d’urgence, 130 dispositifs de diffusion sonore ;
  • Expérimentation de la reconnaissance faciale lors du Carnaval de Nice en février 2019, une première en France : 5 000 personnes avaient accepté de participer à l’expérimentation. L’expérimentation a démontré que l’IA permet d’améliorer les contrôles d’accès, de détecter une personne d’intérêt au milieu d’une foule, de retrouver « une personne d’intérêt » sur la voie publique. Un rapport scientifique a été remis à l’issue de l’expérimentation.
  • Solution de comptage et classification basée sur l’IA : testée en décembre 2022 pour détecter en temps réel des véhicules stationnés sur les pistes cyclables. 33 détections par jour en moyenne sur les axes expérimentés (9 zones dans la ville), soit 1 000 sur un mois. Solution non autorisée par la CNIL.
  • Expérimentation de la détection automatisée des incivilités et des dépôts sauvages : ce dispositif permet à l’opérateur d’être alerté automatiquement lorsqu’un dépôt sauvage est réalisé dans une zone non autorisée et d’effectuer une levée de doute immédiate - 301 verbalisations en 2023, 376 en 2024.
  • Expérimentation de la plateforme de recherche d’intelligence artificielle : cette solution permet, sur un groupe de caméras existantes, de rechercher une personne en fonction de certains critères ou attributs dans l’image. Solution non autorisée par la CNIL.
  • Expérimentation de la caméra à détection des feux de forêts : Equipée d’un capteur thermique et d’un capteur optique, elle peut localiser les départs de feux jusqu’à 10 km.  Ce dispositif a déjà permis de détecter de nombreux incendies et près d’une centaine d’écobuages avec une remontée de l’alerte vers les acteurs de la sécurité. 

Nice avait commandé une étude en mars 2022 sur l’impact de la vidéoprotection dans la ville. Entre 2016 et 2021, l’effet dissuasif des caméras est prouvé une baisse de 40% de la délinquance de proximité entre 2016 et 2021 ; une affaire sur 5 résolue grâce à la vidéo ;  une baisse du taux d’investigation de 17%. Par ailleurs, le futur Hôtel des Polices intégrera le premier Centre d’Hypervision Urbain et de Commandement de France. Celui-ci, d’une surface d’environ 3 900 m² sera totalement innovant par sa conception, son organisation et ses moyens numériques.

[NDLR. Il est dommage d’en arriver là. C’est le constat d’un échec civilisationnel qui n’a rien de rassurant et qui devrait nous interpeler. Quant à cette évolution du tout « vidéo-surveillance », elle été déjà annoncée dans la série américaine « person of interest » diffusée en France en 2016. Elle s'inscrit dans une thématique réelle, notamment depuis les révélations d'Edward Snowden sur la surveillance globale mise en place par les États-Unis. C’est à notre tour de goûter à cette levée de l’anonymat pour tous… ]