La violence omniprésente sur nos routes…
L’actualité vient nous rappeler, jour après jour, drame après drame, l’insécurité qui règne sur nos routes et qu’il ne fait, en aucun banalisé. C’est le sens de l’intervention de l’intervention de Maître Vincent Julé-Parade, Avocat spécialiste en droit du dommage corporel.
- photo Julien Bertrand -
« Le terrible drame ayant coûté la vie à Paul Varry il y a quelques jours, nous bouleverse tous. Il met surtout en lumière un phénomène inquiétant : les comportements violents sur l’espace routier augmentent en nombre, mais aussi en intensité. Les rodéos urbains se multiplient, certains à l’origine d’accidents graves et parfois mortels. Les incivilités explosent, laissant sur le bas-côté les insultes sexistes et racistes pour aller jusqu’aux violences physiques, allant jusqu’à la mort.
La voiture demeure pour les Français l’instrument symbolique de leur liberté individuelle et la route son espace d’expression. Depuis l’avènement de la voiture, le conducteur français, électeur de surcroît, peine à accepter la réglementation routière qui devient pour lui liberticide. Néanmoins, n’en déplaise aux défenseurs acharnés de la liberté routière, cette liberté continue d’avoir un coût humain inacceptable.
Depuis toujours, le mot d’ordre est le même « Touche pas à ma voiture » [et à ma moto aussi]. À y regarder de plus près, au-delà de la voiture, c’est l’espace routier, et urbain plus précisément qui cristallise les violences. Les incivilités jadis affectées aux conducteurs se retrouvent désormais chez les usagers de mobilités plus douces. Quelques heures au guidon d’un vélo dans Paris suffiront à nous en convaincre : les cyclistes adoptent parfois l’agressivité des automobilistes, tout comme les piétons.
Les règles élémentaires de la vie en société semblent avoir disparu. Une règle compte : celle du plus fort. N’en déplaise à certains, la jungle routière urbaine est également le fruit de politique dogmatique, caractérisée par des aménagements urbains parfois erratiques dont certains, bien loin de protéger les usagers vulnérables, au contraire, les exposent. La route, et la rue particulièrement, sont devenues des jungles, envahies par la violence verbale, mais aussi physique. À vrai dire, cette violence routière au sens strict du terme semble illustrer l’état de notre société.
Face à cette violence, la réponse de l’institution judiciaire doit être implacable. Depuis trop longtemps, la réponse judiciaire à la violence routière semble être timorée. Considérant les accidents de la circulation, y compris ceux découlant de prises de risques volontaires, comme des actes involontaires, prononçant des peines semblant toujours offrir une seconde chance au délinquant routier y compris aux plus réfractaires, la justice a sans doute manqué de fermeté. Il est urgent de restaurer l’autorité sur nos routes. Ceci ne peut malheureusement passer, au-delà de la seule prévention – nécessaire et utile – par une réaffirmation du caractère universel et obligatoire du Code de la route. » CQFD !