Les communes face aux enjeux environnementaux et climatiques…

Depuis une dizaine d'années, les lois successives ont renforcé le rôle des collectivités locales dans la mise en œuvre des politiques sur l'énergie et le climat. Aujourd'hui, une nouvelle loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables intègre une planification territoriale des énergies renouvelables mettant au centre du jeu les élus locaux. Dans un contexte de crise énergétique et de hausse des prix de l'énergie, cette loi conforte le rôle crucial des collectivités territoriales et des élus locaux dans l'aménagement équilibré du territoire et la production verte et locale, en soulignant leur rôle clé en tant que tiers de confiance et facilitateurs sur le territoire.


- éolienne en mer, photo © Gil Zetbase -


Lancé le 5 juin dernier par le ministère de la Transition énergétique, un portail cartographique met en images les potentiels solaire, éolien, géothermique et de biogaz du territoire métropolitain et les superpose, par exemple, aux diverses zones de protection environnementale (biotopes, réserves naturelles, zones Natura 2000, etc.). Il recense également toutes les installations de production en service ou en développement et doit constituer un outil pour identifier les « futures zones d'accélération », ou « zones propices », nécessaires aux collectivités pour définir, en concertation avec les habitants, les zones d'accueil de nouveaux projets d'énergies renouvelables.

Depuis le 1er juillet et jusqu’à la fin de l’année 2023, les élus locaux sont donc invités à proposer leurs zones d’accélération. Mais malgré les engagements pris par certains à l’occasion des élections municipales et malgré les attentes de leurs administrés, à mi-mandat, nombre d’entre eux sont, pour diverses raisons, encore hésitants à développer des projets sur leurs territoires.

D’autres toutefois n’ont pas attendu la récente évolution législative, l’introduction des zones d’accélération, ni d’être mis en première ligne pour agir. Conscients des enjeux de la transition énergétique, ils ont déjà convaincu leurs équipes municipales ou intercommunales et leurs habitants, imaginé des solutions, co-construit des projets et surmonté les difficultés. Aujourd’hui, ces maires pionniers peuvent se féliciter des bénéfices de leur audace.

Ils ont ouvert la voie et donné la marche à suivre. Les élus locaux sont plus que jamais les acteurs clés de la planification du déploiement des énergies renouvelables, parce qu’ils font face à des enjeux de taille, interrogeant les questions d’aménagement de territoire, d’acceptabilité sociale, etc..., le CLER-Réseau pour la transition énergétique, en partenariat avec l’Association des maires ruraux de France (AMRF), se mobilise à leurs côtés. Après le Grand Atelier des maires ruraux lancé au printemps dernier, ils organisent un premier webinaire le 19 octobre pour accompagner les élus locaux qui souhaitent se lancer dans l’aventure des énergies renouvelables, porte d’entrée d’un nouveau parcours d’initiation lancé dès début 2024.

Selon une étude menée par le Réseau Action Climat, Alternatiba et le Collectif pour une Transition Citoyenne, et qui portait sur le bilan de l’action de plus de 100 communes et intercommunalités à mi-mandat, les trois-quarts des communes évaluées avaient un plan de sobriété pour réduire leur consommation énergétique, passant principalement par les changements d’éclairage, de chauffage, des formations sur les pratiques… Cette réduction s’accompagne de la volonté de mieux consommer. En moyenne, 53% de l’énergie utilisée par les collectivités est issue du renouvelable, avec des écarts significatifs allant de 8 à 100%. En matière de soutien aux énergies renouvelables locales, les élus semblent peu à peu s’emparer du rôle d’animateur, de facilitateur et de bailleur : 40% des collectivités ont ainsi des objectifs et une feuille de route claire pour soutenir leur développement, mais seulement 14% ont une trajectoire compatible avec l’objectif territoire à énergie positive 2050. 

Enfin, les collectivités sont globalement très en retard sur la rénovation énergétique des logements et bâtiments tertiaires. 85% ont ainsi rénové moins de 1% des logements anciens de leur territoire, ce qui ne leur permet pas de réduire leur consommation énergétique. Au-delà des soutiens financiers ou techniques, les collectivités doivent mieux s’impliquer dans la coordination des différents acteurs, locaux comme nationaux, afin de développer une véritable vision et politique systémique de la transition énergétique locale. CQFD !