Fidèle à sa tradition d’exposer des collections privées prestigieuses, le musée Granet poursuit son cycle d’expositions consacrées à l’Italie, après Via Roma et Italia discreta en 2022. Ce sera également l’occasion pour le musée de présenter au public quelques- uns de ses propres chefs-d’œuvres de peintures napolitaines présents dans sa collection.

Cette exposition permet de découvrir l’effervescence artistique qui se fait jour à Naples au XVIIe siècle à la suite du Caravage et sous diverses influences qui ont imprégné durablement la façon de peindre de nombreux artistes présents dans l’exposition, entre naturalisme, classicisme et baroque. C’est également l’occasion d’aller à la rencontre d’un homme passionné, connu du monde entier pour son érudition et son «œil», introduit dans une première section : Giuseppe De Vito, collectionneur et historien de l’art.

Après avoir rencontré le collectionneur, le visiteur est invité à découvrir les grands thèmes de la peinture napolitaine du XVIIe siècle à travers les 8 sections de l’exposition et les œuvres inestimables de 24 artistes :

• L’héritage du Caravage. Le clair-obscur sculptural et le naturalisme radical du Caravage, qui a séjourné brièvement à Naples, ont largement bouleversé les artistes napolitains du XVIIe siècle présents dans cette section, tels Giovani Battista Caracciolo ou l’espagnol Jusepe de Ribera, dont le style plus personnel connu un fort succès dans toute l’Europe.
• Naturalisme et classicisme. En parallèle du naturalisme aux forts contrastes de Ribera, la peinture napolitaine est influencée par des artistes étrangers tels que Rubens ou Poussin. En découle des œuvres plus claires et apaisées comme celles de Paolo Finoglio. Massimo Stanzione parvient a mêler avec brio naturalisme et classicisme dans des compositions magistrales.
• L’insaisissable Maître de l’Annonce aux bergers. Le Maître de l’Annonce aux bergers est un peintre naturaliste remarquable pour qui Giuseppe De Vito s’est passionné. Le collectionneur rassemble quatre œuvres exceptionnelles - une grande composition signature et des figures allégoriques mystérieuses - de l’artiste dont l’identité demeure inconnue.
• Au carrefour des influences. Dès les années 1630, la prospérité de Naples en fait un centre d’art européen où les artistes, les amateurs et les œuvres venus de l’extérieur se rencontrent. Les peintres napolitains comme Cavallino, Andrea Vaccaro ou Antonio De Bellis, font ainsi évoluer leurs créations au contact des artistes flamands, des grands maîtres italiens du siècle dernier et du courant néo-vénicien venu de Rome.
• La tentation du baroque. Après les difficultés du milieu du XVIIe siècle, la peinture napolitaine renaît sous le souffle baroque de Mattia Preti et de Luca Giodano déjà célèbres pour leurs travaux à Rome, Venise et en Émilie. De Vito s’est intéressé tant aux intenses figures monumentales du premier qu’aux remarquables œuvres de jeunesse du second, présentées dans cette section.
• Fervente et tourmentée, Naples au XVIIe siècle. Cette section - en parenthèse dans le parcours d’exposition – présente le contexte socio-politique et culturel de Naples au XVIIe siècle. La reproduction de l’exceptionnelle carte de la ville par Alessandro Baratta illustre l’effervescence de la capitale du vice-royaume de Naples, qui subit pourtant des difficultés majeures (éruption du Vésuve, épidémie de peste, révolte populaire).
• Batailles et cortèges. Giuseppe De Vito s’intéresse à l’atelier du célèbre peintre Aniello Falcone renommé pour ces peintures de batailles très expressives qui lui valent de prestigieuses commandes. Son élève Micco Spadaro se spécialise quant à lui dans des scènes virtuoses figurant de nombreux personnages, qu’illustre son exceptionnel Cortège de Bacchus.
• Le triomphe de la nature morte. Le collectionneur rassemble un ensemble très riche de natures mortes de grande qualité présentées dans cette dernière section. Au XVIIe siècle, Naples est l’un des foyers les plus novateurs de ce genre pictural avec notamment les naturalistes Luca Forte et Paolo Porpora, puis les dynasties des Ruoppolo et des Recco dans un style baroque. 

- Francesco Fracanzano, Loth et ses filles, vers 1652
© Fondazione Giuseppe e Margaret De Vito per la Storia dell'Arte Moderna a Napoli
- Photo Claudio Giusti -