La lumière du Var mis en beauté par Henri-Edmond Cross...

Comme ses amis Georges Seurat et Paul Signac, Henri-Edmond Cross (1856-1910) est un acteur essentiel du néo-impressionnisme. Récemment redécouvert après une longue période d’oubli, il était pourtant considéré comme un des pères de la modernité en peinture à l’aube du XXe siècle. Le Musée de l’Annonciade, à Saint-Tropez, a choisi cet artiste qui a ouvert la voie au Fauvisme, pour son exposition estivale. A voir jusqu’au 14 novembre.



- Cross - La mer clapotante (1903) -


Cross adopte définitivement la touche divisée en 1891. À l’instar de Georges Seurat et de Paul Signac, il se fonde sur les traités d’optique d’Eugène Chevreul et d’Ogden Rood. Il juxtapose sur sa toile des petites touches de couleurs pures, laissant l’œil du spectateur opérer la fusion des pigments, ce que les néo-impressionnistes appellent le « mélange optique ». Pour obtenir des tons plus vifs, il ne se sert dès lors que des couleurs du prisme et se refuse à les mélanger sur sa palette, sauf avec le blanc qui permet de nuancer leur intensité.

À la même époque, Cross quitte Paris pour se retirer « dans le désert, au bord de la mer », avec sa compagne Irma Clare. Il explore le Var dès le mois de juillet 1891, se rend à Saint-Tropez, découvre les environs du Lavandou et choisit Cabasson, un hameau situé près de la mer, à deux lieues de Bormes. Il amorce ainsi un mouvement qui ne tardera pas à se généraliser, les artistes étant de plus en plus nombreux à quitter le Nord pour s’établir sur les bords de la Méditerranée. Cross peint alors ses premières marines néo-impressionnistes, une série de paysages qui, d’emblée, constituent l’un des sommets de son œuvre. Dès 1893, il fait construire une maison à Saint-Clair qu’il ne quittera plus que pour de brefs séjours à Paris. Sans oublier deux voyages en Italie, Venise en 1903, la Toscane et l’Ombrie en 1908.

« Depuis trois jours, Mistral souffle en tempête sous un ciel implacablement bleu. {...} Je persiste à croire que ce pays est le plus beau du monde. » écrit-il en 1906 à son amie et biographe Lucie Cousturier.

Les paysages qui l’entourent restent au cœur de son œuvre qui, jusqu’à la fin, sera consacrée à une inlassable célébration de la lumière et des couleurs du Var. Plus encore que la mer, c’est la végétation méditerranéenne qu’il célèbre. Vignes, chênes-lièges, oliviers, cyprès et pins maritimes restent longtemps les principaux acteurs de ses tableaux. Mais à l’aube du XXe siècle, il s’intéresse plus particulièrement au thème du nu. Dès lors baigneurs, baigneuses mais aussi nymphes et faunes évoluent dans les paysages de l’Arcadie qu’il s’est choisie. Empreinte d’un lyrisme puissant, son œuvre connaît alors un succès international, malheureusement interrompu par la mort prématurée de l’artiste en 1910.



- Cross - paysage provençal -


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