Grasse. Sous le signe de Fragonnard...
Depuis sa création en 1926, la maison Fragonnard a associé son nom à celui du grand peintre, né à Grasse en 1732, fils d’un gantier-parfumeur. Chaque été, l’entreprise familiale poursuit activement sa politique culturelle par l’organisation d’expositions temporaires dans ses musées de Grasse, entre peinture, photographie et costumes. En 2023, le programme culturel des musées Fragonard met particulièrement les femmes à l’honneur : les sœurs Lemoine & Chaudet, qui ont marqué l’histoire du portrait français au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, et Sainte Agathe, patronne de la ville de Catane en Sicile et symbole de la résistance féminine.
Le musée Jean-Honoré Fragonard consacre son exposition de peinture à la redécouverte des sœurs Lemoine & leur cousine Chaudet, une fratrie de femmes artistes hors du commun aussi brillantes que mystérieuses. Carole Blumenfeld, la commissaire de l’exposition intitulée « Je déclare vivre de mon art », a dû se prêter à un véritable jeu de piste pour retrouver et obtenir le prêt de nombreux tableaux conservés tant dans les collections publiques qu’au sein de collections particulières.
Le rez-de-jardin du musée, traditionnellement réservé à la photographie, présentera #SiamoAGATA* Les tétins de la Résistance. L’exposition réunira des œuvres de plusieurs photographes ayant travaillé sur Sainte Agathe. Souvent représentée dans la peinture classique tenant deux seins sur un plateau (elle fut torturée jusqu’à l’amputation de ses seins par le Consul de Sicile à qui elle s’était refusée) sainte Agathe est vénérée depuis sa mort en 251 après J.C. et continue, à l’heure de #Metoo, d’inspirer les artistes contemporains.
Le costume populaire paysan sera mis à l’honneur au Musée provençal du costume et du bijou avec Païsan.o Paysan.nes, célébrant les récoltes, les moissons, la nature et les paysans du XVIIIe au début du XXe siècle. Le musée exposera les vêtements de travail et accessoires mais aussi ceux des jours de fêtes. Une étude détaillée des matières et des couleurs employées dans la vêture populaire sera également présentée. « Nous avons voulu déconstruire le folklore et exposer des pièces usuelles et intemporelles rarement montrées telles que la chemise en chanvre, avec une scénographie mettant en miroir les silhouettes historiques à des mises en scènes photographiques ou des tableaux de l’École de peinture Provençale du XIXe siècle » expliquent Eva Lorenzini et Clément Trouche, les commissaires de l’exposition.
- photos © Eva Lorenzini -